Retour sur le mouvement intégriste qui fait parler de lui en ce moment, ou les intégristes qui ne choquent pas les "republicains".
Les intégristes de Civitas, à l'origine des manifestations de Paris et Rennes contre la pièce de Romeo Castellucci, pratiquent le lobbying agressif.
Tête de pont de la protestation contre l'exposition de l'œuvre « Piss Christ » à Avignon au mois de mai dernier et très actif lors de l'hommage national de Jeanne d'Arc (1er mai), l'institut Civitas dispose d'une importante capacité de mobilisation, comme on l'a vu à Rennes la semaine dernière, et en octobre à Paris lors des opérations contre la pièce de l'Italien Romeo Castellucci, « Sur le concept du visage du fils de Dieu ».
Un mouvement né en Bretagne
Fraîchement débarqué sur le marché du lobbying catholique, Civitas n'est autre que l'héritier d'une vieille tradition incarnée notamment par la Cité Catholique créée en 1946 par l'intellectuel et militant Jean Ousset, laquelle existe toujours sous le nom d'Ichtus (Institut culturel et technique d'utilité sociale).
Entre Ichtus et Civitas, c'est même une histoire de famille. Celle des Penfentenyo. Avec d'un côté, Michel de Penfentenyo, lequel se voit confier en 1969, par Ichtus, la mission de travailler auprès des élus locaux.
Il crée ainsi le Secrétariat d'information des collectivités locales et régionales (Sicler) qui aujourd'hui aide les élus ruraux à accueillir dans leur village de nouveaux commerçants ou artisans, et qui soutient les familles souhaitant créer une entreprise à la campagne.
De l'autre côté, on trouve l'actuel président de Civitas, l'amiral François de Penfentenyo.
Sur le plan religieux, le mouvement s'identifie précisément à la mouvance lefebvriste (intégriste). L'abbé de Cacqueray, un des dirigeants de l'Institut, souvent cité par le pôle jeunesse Civitas, est d'ailleurs Supérieur du district de la fraternité sacerdotale Saint-Pie X (FSSPX).
Alain Escada, secrétaire général de l'institut Civitas, se défend de l'affiliation de Civitas avec cette fraternité :
« Civitas n'est pas lié en tant que tel à la FSSPX. C'est un mouvement de catholiques engagés dans la cité. Certes, nous avons ce que nous appelons un aumônier, c'est-à-dire un conseiller spirituel qui, en l'occurrence, est issu de la fraternité Saint-Pie X mais en soi, ce n'est pas un mouvement directement lié à cette fraternité. »
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