En période de crise, l'islamophobie s'installe en France, comme le montre ce rapport. On peut faire un parallèle entre le rôle de l'islamophobie et celui de l'antisémitisme dans les années: celui de désigner un bouc émissaire afin de nous faire oublier les réels problèmes...
Sans grande surprise ni action concrète de l’État, l'islamophobie a explosé en 2011: plus de 58% d'augmentation sur toute l'année, des chiffres bien loin de ceux annoncés par le ministère de
l'Intérieur. Premières victimes, les femmes, touchées dans 85% des cas visant les individus, soit 10% de plus qu’en 2010. Plus fort encore, lors des agressions verbales ou physiques, elles
constituent 94% des victimes.
On pu également remarquer que l'islamophobie s'est généralisée à toutes les sphères de la société, faisant des agents de l’État les premiers coupables.
Depuis plusieurs années, une succession de « débats » sur la laïcité, l’identité nationale, l’intégrisme religieux, le multiculturalisme ont nourri des oppositions politiques et
idéologiques très fortes. Mais ces clivages n’ont pas occulté le principal : la convergence autour du rejet de l’Islam pratiqué et des musulmans. L’Islam ainsi réifié est présenté comme
un corps étranger et hostile à la nation. En cette période électorale, les politiques se sont à nouveau emparé de l'Islam comme un épouvantail masquant les vrais problèmes de la France:
disparu le chômage ou la crise du logement, remplacés à toute vitesse par des polémiques stériles sur le halal. Envolée la pauvreté, masquée par des arrestations clownesques d'islamistes
"radicaux" finalement relâchés (Présentation du CCIF).
Illustration : Marc Laapage (DR)