Voici le communiqué d'un syndicat étudiant bruxellois après la répression qui a frappé les grévistes belges. Solidarité internationale!
Ce lundi 14 octobre à 16h30, plus d’une centaine d’étudiants de l’Université Libre de Bruxelles (ULB) a réussi à bloquer la tenue de son conseil d’administration (CA) pour s’opposer à la « réforme de la gouvernance ». En effet, les étudiants réunis en assemblée générale jeudi dernier avaient voté le blocage du CA si le point « réforme » n’était pas reporté.
A l’arrivée des étudiants, les autorités avaient déplacé le CA dans un lieu qu’ils tenaient secret. Les étudiants ont constaté qu’en lieu et place du CA, les administrateurs embarquaient dans un bus pour une destination inconnue. Les étudiants ont alors bloqué le bus. Malgré la présence de nombreux étudiants devant celui-ci, le bus s’est élancé manquant d’écraser les manifestants au vu et au su des autorités et des administrateurs. Suite au blocage, un second bus est arrivé suivi d’une « escorte » policière dépêchée par l’ULB. Bus dans lequel se sont empressés de monter les administrateurs. Bloquant ce second bus sans aucune violence, les étudiants ont pourtant été réprimés avec une brutalité extrême. Plusieurs étudiants ont été blessés gratuitement : matraqués, jetés au sol, intimidés par la brigade canine – faisant un étudiant mordu – et finalement gazés par les forces de l’ordre.
Les autorités ont contacté la police contre leurs propres étudiants ! Celle-ci était présente sur le campus – et donc soumis à la responsabilité de l’ULB – avant 16h. Des policiers en civil étaient présents dans le hall d’entrée du Conseil d’Administration. Cette mascarade démocratique n’avait qu’un but : empêcher les étudiants d’exprimer leur opposition. En voulant faire passer en force le vote de la réforme de la gouvernance (pour laquelle les délégués des étudiants et des travailleurs s’étaient exprimés contre en juin dernier), les autorités de l’ULB n’ont pas hésité à employer la violence gratuitement plutôt que de répondre positivement aux revendications démocratiques des étudiants.
L’Union syndicale étudiante (USE) rappelle qu’une pétition demandant le report du vote et un référendum a récolté plus de 2000 signatures en 5 jours. Ceci n’a pourtant pas ému les membres du CA ce lundi. L’ULB reste sourde aux demandes des étudiants pour plus de démocratie. Les étudiants ont eu à faire face aux insultes, à la malhonnêteté et aux coups, mais ils n’ont pas cédé.
L’USE déplore le manque d’engagement du bureau des étudiants administrateurs (BEA) dans le dossier. Le BEA, malgré sa minorité progressiste, n’a pas pris en considération le vote démocratique du blocage décidé par l’assemblée générale. Pour l’USE cet agissement tient de la confiscation bureaucratique du pouvoir et n’a aucune légitimité démocratique. Le BEA, en tant qu’organe de représentation des étudiants, se doit de tenir des assemblées générales (AG) étudiantes démocratiques. Le mandat du BEA doit ainsi être défini par les revendications et les actions votées par les étudiants lors de ces AG !
L’USE continue à revendiquer de manière indissociable le report de la réforme après les élections universitaires de décembre, ainsi que l’initiation d’un débat contradictoire sur l’ULB concernant la réforme préalablement à la mise en place d’un référendum où tous les membres de la communauté universitaire (étudiants, travailleurs, chercheurs, professeurs) pourront s’exprimer. Nous nous retrouverons pour une nouvelle assemblée générale ce mardi à 12h au foyer de l’ULB, car nous n’entendons pas nous arrêter là !
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