Le 21 Octobre 2010, dans le cadre de l'intensification de la lutte
contre la réforme des retraites de l'automne dernier, le collectif
interprofessionnel contre la réforme des retraites, a décidé d'occuper
partiellement l'Agence Pôle Emploi de l'avenue de Toulouse à Montpellier.
A cette période, le mouvement se radicalisait et les actions de blocage
de l'économie s'intensifiaient, se généralisant dans tout le pays.
Durant cette même période l'État a décidé de passer à la
contre-offensive. S'appuyant sur les discours de médias qui parlent des
« casseurs » ou qui inventent une autre catégorie de « casseurs »
(celles et ceux qui bloquent), le premier ministre condamne
« l'intimidation, les blocages et la violence » synonyme selon lui de
« négation de la démocratie et du pacte républicain ». Et le porte
parole du gouvernement assure que celui ci « ne laissera pas bloquer le
pays par les piquets de grèves.»
Lors de cette action, nous avons diffusé des tracts afin d'informer et
de mobiliser les chômeurs et chômeuses comme les salarié-e-s du Pôle
Emploi. Les discussions nous ont permis de nouer des contacts. Nous
avons décidé par la suite de partir en manifestation sur l'avenue de
Toulouse. Au bout de 5 minutes et après avoir parcouru environ 300
mètres, tout d'un coup (sans la moindre sommation) au moins deux
voitures de la Police ont fondu sur le cortège. Simultanément, plusieurs
policiers de la brigade anti-criminalité (BAC) ont violemment chargé les
manifestant-e-s distribuant des coups de matraque. Les policiers ont
arrêté et mis en garde à vue 5 personnes au total.
Parmi elles, Giorgos, syndicaliste à la CNT, militant à la Coordination
des Groupes Anarchistes, participant au mouvement social contre la
réforme des retraites, a été arrêté.
Aucune charge n'a été retenue suite à l'action. Les 4 personnes arrêtées
avec Giorgos ont été relâchées sans poursuites. Il en aurait été de même
pour Giorgos s'il avait accepté de se soumettre au prélèvement ADN. Ce
« crime » est passible d'1 an de prison ferme et de 15000 euros
d'amende. Son opposition au contrôle social, s'est traduit ici par un
refus de fichage génétique. Pour justifier les poursuites les policiers
ont inculpé Giorgos pour porte d'arme de 6ème catégorie : un « Opinel »
lui servant pour le pique-nique !
En fait ce n'était qu'une arrestation parmi des milliers d'autres
pendant cette période. Depuis des années l'État organise la restriction
de nos libertés et vise celles et ceux qui lui résistent en votant des
lois : la LSQ (Loi sur la Sécurité Quotidienne) – la Loi Perben I - LSI
(Loi sur la Sécurité Intérieure) – la Loi sur la prévention de la
délinquance... et actuellement la LOPSSI 2.
Devant cette surenchère de lois criminalisant le mouvement social, il
est nécessaire de s'organiser face à la répression et de défendre nos
libertés.
*Le procès de Giorgos est prévu le 16 Février a 14h au Tribunal
Correctionnel de Montpellier.*
Nous demandons à toutes et à tous de venir ce jour-là soutenir Giorgos
pour montrer notre opposition à la criminalisation du mouvement social
et à la surenchère sécuritaire.
/Premiers signataires : AL 34, ATTAC 34, CNT UD 34, CGA 34, FA 30-84, FASE Montpellier, LDH 34, Solidaires 34, Sud Éducation 34/