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4 décembre 2013 3 04 /12 /décembre /2013 12:39
Une histoire de la lutte des classes aux USA

La lutte des classes ce n'est pas que des gentilles manifestation et défilés pacifiques. Face à la violence de l'état mais aussi souvent du patronat, notre camp, celui des exploités, réplique. Voici un retour sur l'histoire de la lutte des classes aux USA au début du 20eme siècle

Les luttes ouvrières sont souvent marquées par leur violence. En 2010, dans une période de licenciements, les séquestrations de patrons semblent effrayer la bourgeoisie. C’est dans ce contexte que les éditions Sao Maï traduisent un livre de Louis Adamic sur l’histoire de la violence de classe en Amérique. La CGT, principal syndicat en France, semble avoir délaissé la grève générale et le sabotage préconisés au début du XXème siècle, pour se conformer à la routine bureaucratique. Au contraire, l’histoire de la classe ouvrière permet de puiser une variété de pratiques de luttes qui ne s’embarrassent pas de la légalité bourgeoise.

Le texte de Louis Adamic, publié en 1931, évoque la relation entre lutte ouvrière et criminalité aux États-Unis. Dans une société qui valorise la réussite et la concurrence, le prolétariat ne peut que s’appuyer sur l'illégalisme pour survivre. Un véritable syndicat du crime peut alors se développer. La criminalité peut également reposer sur un refus du travail et de l’usine.

A partir de 1830, de nombreux immigrés débarquent en Amérique. Mais ils doivent subir d’ignobles conditions de travail pour pouvoir survivre.

Mais, dans les années 1860-1870, les Molly Maguires se développent comme une société secrète. Leur nom provient de la veuve Molly Maguire qui s’oppose au système de rente dans l’Irlande de 1840. Ses groupes de mineurs irlandais n’hésitent pas à utiliser la violence face à leurs oppresseurs. « Tout propriétaire, tout agent assermenté expulsant un paysan du coin pour cause d’impayés, prenait le risque de signer du même coup son arrêt de mort », décrit Louis Adamic. Les patrons et propriétaires des mines vivent dans la terreur.

Les tabassages et assassinats sont décidés en réunions et des personnes, étrangères à la région du propriétaire, sont désignées pour réaliser l’exécution. Mais des détectives privés parviennent à identifier des meurtriers. La répression s’abat alors sur les Molly Maguires à partir de 1870. Cette violence ouvrière s’oppose à la brutalité de l’exploitation capitaliste. « En éliminant physiquement des propriétaires miniers et des employeurs, en en tabassant des centaines d’autres, ceux-ci améliorèrent, sans aucun doute possible, les conditions générales de travail », estime Louis Adamic.

A partir de 1860 s’amorce la période de l’industrialisation et du capitalisme triomphant. « La nation tout entière se lançait à la croisade de la réussite matérielle. Réussir à tout prix ! Au diable perdants et minables ! », décrit Louis Adamic. La population intériorise cette idéologie capitaliste. La concurrence sur le marché du travail prime sur la solidarité de classe. A partir de 1873, une crise économique se développe. Les réductions de salaires déclenchent des grèves. Mais les manifestations de rue sont violemment réprimées. En 1877, une grève des Chemins de fer éclate spontanément. La grève s’étend et les affrontements avec la Garde Nationale se multiplient. Dans un dépôt ferroviaire, des wagons sont incendiés. Dans de nombreuses villes, comme Baltimore ou Chicago, des émeutes ouvrières éclatent. Des troupes anti-émeutes de 20 000 hommes ont du être mobilisées pour mettre un terme au mouvement. Ses insurrections spontanées font peur à la bourgeoisie, plus facilement rassurée par des mouvements encadrés et dirigés qui peuvent être plus facilement démantelés. « Le prolétariat montrait tout simplement de puissantes dispositions à subvertir l’ordre existant », souligne Louis Adamic.

Durant les années 1870, la ville de Chicago abrite plusieurs mouvements révolutionnaires. Le Parti Socialiste Ouvrier (PSO) comprend un courant radical qui se réfère aux idées marxistes mais aussi anarchistes. En 1881 est créé le Parti Socialiste Révolutionnaire qui préconise la propagande par le fait. Johann Most, qui exalte l’attentat contre les autorités, devient le chef de file des mouvements radicaux. Contre les politiciens et les exploiteurs, il se réfère à la pensée de Bakounine. « Qu’on s’en remette à l’inextinguible esprit de destruction et d’annihilation qui fait aussi le printemps d’une vie nouvelle. La joie de la destruction est une joie créatrice ! », estime Bakounine. Les combats de rue et la dynamite sont valorisés par Most.

Les organisations ouvrières se multiplient. La grève ou le boycott peuvent permettre de négocier avec les patrons des améliorations des conditions de travail. Mais, face à la brutalité de l’exploitation capitaliste, la violence est considérée comme la seule arme des travailleurs. Les échecs électoraux alimentent la radicalisation des partis ouvriers et le développement de l’anarchisme à Chicago. Avec la crise industrielle de 1884-1886, la tension sociale s’intensifie. La journée de 8 heures devient le mot d’ordre qui fédère l’ensemble du mouvement ouvrier, y compris les anarchistes qui rejettent les revendications réformistes.

A Chicago, en 1886, un meeting est organisé sur la place de Haymarket. Sous une pluie battante, à la fin du meeting, la police décide d’intervenir pour évacuer les lieux. Face à cette provocation, une bombe explose. Les troupes policières tirent alors sur la foule des travailleurs. Les anarchistes répliquent également par des coups de feu. Mais cet épisode s’achève par un véritable massacre avec de nombreux morts, surtout du côté des travailleurs. Après ce carnage, la répression s’abat sur les anarchistes. La bourgeoisie, mais aussi les ouvriers, dénoncent la violence révolutionnaire. Des anarchistes sont jugés non pour leurs actes, mais pour leurs discours et leurs idées.

Mais, au moment de l’exécution plus d’un an après, les condamnés apparaissent comme des martyrs héroïques. Pourtant, après la bombe de Haymarket, le mouvement ouvrier s’effondre et toutes les grèves lancées par des syndicats échouent. L’American Federation of Labor (AFL) est créé. Mais ce regroupement syndical repose sur des bases corporatistes et réformistes. Si leur direction semble médiocre et corrompue, les syndicats fourmillent d’anarchistes.

Pour s’opposer au mouvement ouvrier révolutionnaire, l’État et les patrons limitent le cadre de la légalité. Les moyens légaux deviennent alors de plus en plus limités pour les travailleurs. La moindre pratique de lutte incite alors à sortir de la légalité.

Tandis que la bourgeoisie vit dans l’opulence et le luxe jusqu’à la vulgarité, la population subit la misère et la faim. Dans ce contexte, en 1893, le politicien populiste Coxey organise une marche de chômeurs vers Washington. Mais cette agitation ne débouche vers aucune perspective politique.

En 1894, une importante grève éclate dans le secteur des chemins de fer à Chicago. Ce mouvement a, de nouveau, effrayé la bourgeoisie.

Des grèves éclatent également à l’Ouest des États-Unis. La Fédération des mineurs de l’Ouest (FMO) s’inscrit dans une ligne politique très radicale. La violence révolutionnaire est alors banalisée, surtout lorsque les patrons engagent des milices privées. « Les dirigeants eux-mêmes courraient d’une bataille à l’autre, faisant aussi bien le coup de poing que le coup de feu contre les briseurs de grève et les troupes d’État », décrit Louis Adamic.

En 1905, la FMO se fédère avec d’autres syndicats de lutte pour créer l’IWW (Industrial workers of word). Cette organisation révolutionnaire vise l’abolition du capitalisme pour permettre aux travailleurs de reprendre la maîtrise de leurs conditions de vie. Mais cette nouvelle structure ne s’appuie pas sur une ligne politique claire. Des marxistes, des anarchistes et des partisans de l’action directe côtoient des politiciens opportunistes. Mais, en 1908, la tendance révolutionnaire prédomine. Pour l’IWW, la lutte des classes doit « se poursuivre jusqu’à ce que les travailleurs du monde entier, organisés en une seule classe, prennent possession de la terre et de l’outil de production, et abolissent le salariat ». Les wobblies, comme se nomment les membres de l’IWW, lancent de nombreuses grèves. Les wobblies se distinguent du syndicalisme corporatiste et réformiste de l’AFL.

Gombers, le dirigeant de l’AFL, estime que le syndicalisme doit se conformer au cadre de la légalité. Il s’oppose à la violence et au sabotage pratiqué par les révolutionnaires. Soucieux de respectabilité, Gombers ne cesse de dénoncer les émeutiers. Mais l’AFL n’hésite pas à pratiquer la violence et à faire usage de la dynamite. Pourtant, son discours discrédite les pratiques de lutte. « Cette duplicité des chefs s’exerçait, pour moi, au détriment non pas des syndicats pratiquant la destruction de biens, la brutalité et le meurtre, qu’au mouvement syndical tout entier », estime Louis Adamic. Les ouvriers du bâtiment, notamment les sidérurgistes, ont très souvent recours à la violence. Le patronat de ce secteur n’hésite pas à recruter des criminels pour briser les grèves. Seule la destruction de ponts et de bâtiments permet de faire plier les patrons. De 1905 à 1910, les salaires augmentent à coups de dynamite.

Otis, puissant patron, est également propriétaire du Los Angeles Times. Il déteste les syndicats et fait régner la terreur capitaliste. L’AFL décide alors de faire exploser le siège du Los Angeles Times. Mais la bombe détruit tout le bâtiment et vingt personnes meurent dans l’explosion. Otis accuse immédiatement les syndicalistes, hostiles à la liberté d’entreprendre et à la grandeur de Los Angeles. En revanche, les syndicalistes dénoncent une fuite de gaz et la vétusté de l’immeuble qui explique un tel carnage. En effet, l’objectif de l’explosion n’était pas de tuer.

L’arrestation des frères McNamarra, les dirigeants de l’AFL, devient une affaire politique qui symbolise la lutte des classes. « Celle-ci était désormais l’affaire de la lutte toute entière du capitalisme et de sa cupidité contre les travailleurs », résume Louis Adamic. Tous les dirigeants de l’AFL, une grande partie de la population et même le candidat socialiste à la mairie de Los Angeles, soutiennent les inculpés.

Mais les accusés doivent plaider coupables. Ils avouent avoir organiser l’explosion, sans la volonté de tuer. Dès lors, seuls les révolutionnaires et l’IWW continuent à défendre les frères McNamara et la pratique du dynamitage. En revanche, les dirigeants socialistes dénoncent le syndicalisme et la violence.

Plusieurs dirigeants de l’AFL sont également confrontés à la justice. Ce syndicalisme réformiste ne peut plus s’appuyer sur sa respectabilité. Le mouvement syndical de l’AFL s’effondre progressivement.

De 1912 à 1917, la guerre de classe devient beaucoup plus violente. Mais c’est le patronat qui est à l’offensive. Des briseurs de grèves, armés, n’hésitent pas à tirer pour tuer des ouvriers désarmés et pacifistes.

A San Francisco, l’effondrement du syndicalisme renforce le mouvement révolutionnaire qui s’approprie les pratiques les plus explosives. Thomas Mooney, pilier de la Fédération du Travail de Californie (FTC), illustre cette contestation aux accents libertaires. Dans un contexte de guerre mondiale, bercé par le patriotisme et le militarisme, une bombe explose à côté d’un cortège d’uniformes et de drapeaux. Tom Mooney est alors arrêté, avec d’autres anarchistes partisans de l’action directe. Billings et Mooney passent 23 ans en prison avant d’être finalement innocentés. Le patronat n’hésite évidemment pas à exploiter la tragédie de l’explosion pour mieux servir ses intérêts et discréditer le mouvement ouvrier révolutionnaire.

En dehors des wooblies, tous les syndicalistes défendent l’intervention militaire des États-Unis dans la guerre mondiale. Le mouvement ouvrier semble laminé. « Cette longue série de défaites avait fini par détruire chez les syndicalistes toute confiance en leur propre capacité de résistance au pouvoir, et à la détermination, de leurs adversaires », décrit Louis Adamic. Mais, en 1917, l’offensive ouvrière reprend. Le secteur de la sidérurgie, grâce à ses pratiques radicales, reste fortement organisé. William Foster tente de lancer une vague d’agitation dans la métallurgie, un secteur clé du capitalisme. Malgré la modération de l’AFL, en quête permanente de respectabilité, les ouvriers désirent déclencher une grève. Les soulèvements locaux se multiplient. Les syndicalistes, au contraire, voulaient simplement négocier avec les patrons. « Nous avons essayé de trouver une porte de sortie, en vain. Cette grève ne vient pas des dirigeants. Elle vient de la base syndicale », s’excusent les bureaucrates syndicalistes dans une lettre envoyée au président des États-Unis. Les capitalistes recrutent des milices armées pour briser la grève. Les ouvriers restent pacifistes et non-violents. Face à la peur et à la répression, ils doivent reprendre le travail. La guerre de classe ne peut que s’accompagner de la violence et du son de l’explosion.

L’IWW parvient à s’implanter et à développer un syndicalisme de lutte. Mais les wooblies sont constamment traqués par des truands au service des patrons. Pour défendre leur local de Centralia, les wooblies doivent même répliquer par des coups de feu.

En 1920, Sacco et Vanzetti sont arrêtés pour meurtre et pour braquage. Ses deux anarchistes sont surtout suspects car ils participent activement aux luttes sociales. « Cet homme pourrait, certes, ne pas avoir commis le crime qui lui est aujourd’hui attribué, mais il est toutefois moralement coupable en tant qu’ennemi des institutions existantes », déclare même le juge qui condamne Vanzetti. L’exécution des deux anarchistes vise à terroriser tous les mouvements de contestation.

De 1911 à 1920, la violence de classe provient presque toujours des intérêts capitalistes. Ses massacres appellent à une vengeance du prolétariat.

A partir des années 1920, c’est le patronat qui semble à l’offensive. Les républicains accèdent au pouvoir et le contrôle des syndicats sur le marché du travail est brisé. Le mouvement ouvrier semble s’effondrer.

La criminalité devient alors la seule solution. Les syndicats recrutent des « racketteurs » qui sont des cogneurs de métier. Explosions, tabassages, assassinats : la violence doit permettre de mettre la pression sur les patrons qui méprisent les droits des ouvriers. Seules ses pratiques assurent la survie des organisations syndicales. « Une fois de plus la dynamite et le coup de poing les avaient sauvées, particulièrement dans le secteur du bâtiment », observe Louis Adamic.

Les juges et les jurés refusent de condamner cette violence syndicale pour cause de représailles.

Les criminels deviennent de plus en plus présents dans les bureaux des syndicats et, progressivement, prennent le contrôle des organisations ouvrières. A Chicago, des gangsters comme ceux de la bande d’Al Capone dirigent les syndicats et exercent ainsi une influence politique. Ils assurent une « protection permanente » du syndicat contre un salaire versé chaque mois. Les syndicalistes défendent cette violence criminelle qui demeure le seul moyen de s’opposer à la terreur patronale. Le racket syndical permet d’entamer des carrières criminelles. Inversement, la violence rythme la guerre de classe en Amérique. « L’histoire des gangsters et celle des travailleurs syndiqués sont inextricablement liées », résume Louis Adamic.

A l’origine, les gangs regroupent des petits truands sans envergures. Mais dès lors qu’ils sont utilisés dans le cadre de la guerre de classe, ils construisent de véritables organisations criminelles. Les anciens syndicalistes ouvriers enseignent leurs pratiques aux criminels, comme manier les explosifs.

Le racket de « protection » devient un important secteur d’activité criminelle. Les gangsters déterminent d’abord un périmètre de la ville à contrôler. Ensuite, les commerçants doivent payer pour leur protection. Les gangsters empêchent les autres criminels et commerçants concurrents de s’installer dans le quartier. Ils ouvrent ensuite des lieux comme des bars clandestins pour permettre leur trafic d’alcool. La criminalité permet d’échapper au travail ouvrier et de gagner rapidement beaucoup d’argent. Un gangster comme Al Capone est même soutenu par la population. Il aide financièrement les plus pauvres à partir du racket sur les riches.

Les prolétaires refusent de subir les conditions de vie de classe ouvrière et rejoignent alors dans la classe criminelle. Même les gangsters les plus puissants sont issues dans classes populaires. La misère et le chômage favorise l’essor du crime organisé. L’illégalisme devient largement préférable à la condition de l’honnête ouvrier.

Les travailleurs de l’industrie doivent essuyer insultes et humiliations. Demander un travail ou obéir à un patron détruit toute forme de dignité. « Dans le racket, au moins, vous pouviez être quelqu’un », tranche Louis Adamic. En l’absence de mouvements collectifs de lutte, le basculement dans la vie criminelle s’impose alors comme une évidence.

Louis Adamic évoque des criminels rencontrés en 1929. « Leur mépris du pouvoir en place était sans bornes. Leur statut de hors-la-loi ne les embarrassait nullement. Ils étaient parfaitement conscients de leur supériorité vis-à-vis de la loi et du pouvoir policier », décrit l’écrivain. Des anciens gauchistes refusent de s’enfermer dans le cadre de la légalité pour assurer leur survie. Le trafic d’alcool est justifié par la nécessité d’enfreindre la loi. L’exploitation capitaliste s’apparente à une forme de racket légal. Il devient alors normal de racketter les patrons. « Qu’est-ce qui est pire : le dynamitage d’un immeuble, ou le licenciement de milliers d’hommes au milieu de l’hiver, quand leur famille crève la dalle ? », justifie un gangster. Il méprise les prolétaires qui préfèrent baisser la tête, se soumettre et être humiliés en silence. « Ces maudits prolos et leur fichu docilité face à la souffrance : tout ça me rend malade », poursuit le criminel.

Dans les années 1920 les IWW défendent toujours leurs pratiques de lutte. Mais le syndicalisme semble davantage réprimé et encadré. Le sabotage doit permettre d’attaquer la production et les profits des patrons.

La grève du zèle permet de ralentir les cadences pour privilégier la paresse contre le travail. Pour les wobblies, « le devoir de nuire à la classe propriétaire, à chaque fois qu’une possibilité se présentait, semblait ne jamais abandonner », décrit Louis Adamic.

Les wobblies sont souvent des travailleurs précaires qui changent souvent de métier. Mais ils rejettent l’exploitation capitaliste et le culte du travail bien fait. « Nulle part je ne trouvais d’entrain réel pour le travail, ni - de la part de personne - une fierté quelconque à se trouver obligé de bosser », témoigne Louis Adamic.

Les syndicats et le mouvement ouvrier s’effondrent. Mais des réflexes et des pratiques de lutte perdurent. « Il existait en revanche un puissant mouvement radical inorganisé impliquant des millions de travailleurs, qualifiés ou non, en dehors des syndicats et des partis politiques, socialistes ou communistes », décrit Louis Adamic. La radicalité ne s’exprime pas à travers un projet collectif mais surtout par un désir de vengeance personnelle.

Cet ouvrage présente une description passionnante de l’histoire des luttes ouvrières aux États-Unis. Mais il ne faut pas forcément en déduire une apologie de la violence. Loin de la démarche autoritaire et avant-gardiste des petits groupes armés, la violence politique doit permettre de construire une conscience révolutionnaire. « En définitive, la violence du prolétariat américain durera jusqu’à ce que les travailleurs acquièrent un esprit et des motivations révolutionnaires », souligne Louis Adamic. Seule la lutte radicale permet aux prolétaires de reprendre le contrôle de leur vie.

Source : Louis Adamic, Dynamite ! Un siècle de violence de classe en Amérique (1830-1930), traduction inédite de l’anglais notes et notice de Lac-Han-tse et Laurent Zaïche, Sao Maï, 2010

Extrait de l'avant-propos de l'ouvrage, par les éditions Sao Maï, publié sur le site de la Coordination des intermittents et précaires (CIP-IDF)

Repris sur zones subversives

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16 octobre 2013 3 16 /10 /octobre /2013 11:04
Anne Clerval: Sur la guerre aux pauvres à Paris

L’embourgeoisement des centres-villes des métropoles semble bien connu. Des magasins bios, des cafés « branchés » et des galeries designs permettent d’augmenter les prix du logement dans les quartiers populaires. Une nouvelle population, la petite bourgeoisie intellectuelle, remplace les classes populaires qui habitent depuis longtemps dans les vieux immeubles réhabilités des centre-villes. Ce phénomène s’observe dans de nombreuses villes, comme à Montpellier. Mais, en France, Paris apparaît comme le laboratoire de ce phénomène de gentrification.

Ce processus semble très souvent décrit, y compris dans les grands médias. En revanche, la gentrification semble rarement analysée. La géographe Anne Clerval propose une analyse de la gentrification dans la capitale dans un livre récent. Cette universitaire s’inspire de la géographie radicale anglo-saxonne et notamment de Neil Smith, ancien élève de David Harvey. Ce mouvement intellectuel renouvelle les analyses marxistes pour les appliquer à l’urbanisme. Ce courant « fait le lien entre les mutations contemporaines du système capitaliste mondial et la gentrification des centres-villes », précise Anne Clerval.

L’organisation de l’espace correspond à la division du travail social. Les centres-villes abritent les entreprises de la « nouvelle économie » avec ses cadres de la communication et de la création. Inversement, les usines se situent dans les espaces périurbains. Pourtant, les employés ou les immigrés doivent rester dans les centres-villes pour travailler. « Plutôt qu’en simple déclin, les classes populaires sont en pleine recomposition depuis les années 1960 et la gentrification des quartiers populaires n’est pas un processus qui va de soi », analyse Anne Clerval.

La gentrification semble plus tardive en France que dans les pays anglo-saxons. L'histoire de Paris semble traversé par des rapports de classe.

Le centre urbain attire les flux de populations et de richesses. L’industrialisation permet le développement de la capitale. Des quartiers populaires émergent. Pourtant, les classes populaires ne semblent pas homogènes. Ensuite la bourgeoisie habite dans le centre-ville et se méfie du peuple, associé à la misère et à la révolte. Éric Hazan évoque le « Paris rouge » avec ses soulèvements populaires violemment réprimés.

De 1853 à 1870, le préfet Haussmann impose des aménagements urbains avec des objectifs politiques réactionnaires. Ses transformations visent à renforcer l’autorité de l’État et l’efficacité économique. « Hier comme aujourd’hui, la modernisation n’est pas neutre et a d’abord pour but de satisfaire les intérêts des dominants », observe Anne Clerval. Les grands boulevards et les monuments luxueux permettent d’imposer le spectacle et la marchandise dans les centres-villes. « Une fois que la ville est représentée uniquement comme un spectacle par le capital, elle ne peut plus être que consommée passivement, plutôt que créée activement par le peuple à travers la participation politique », analyse le géographe David Harvey. L’haussmanisation permet surtout de ramener au centre-ville les bourgeois et les commerçant effrayés par l’agitation populaire. Les transformations urbaines doivent empêcher de nouvelles explosions d’émeutes, alors favorisées par des rues étroites.

A partir des années 1950, la désindustrialisation favorise l’embourgeoisement de la capitale. Des zones industrielles sont créées en périphérie.

Pour Neil Smith, la mondialisation se caractérise surtout par le renforcement de la puissance économique des centres de commandement du système capitaliste et par le maintien dans la pauvreté des périphéries. Quelques métropoles contrôlent les flux de capitaux et la production de biens et de services à l’échelle internationale. Saskia Sassen étudie ses villes mondiales qui deviennent les centres de la finance internationale.

A partir des années 1980, les emplois de cadres et professions intellectuelles se développent fortement à Paris. De nombreuses professions très diplômées se concentrent dans la capitale. Une classe intermédiaire, entre bourgeoisie et prolétariat, exerce des fonctions d’encadrement à travers l’enseignement la culture, la communication. Selon Jean-Pierre Garnier, son rôle permet d’imposer l’idéologie dominante, avec l’ordre moral républicain et les dogmes néolibéraux, pour assurer la paix sociale.

L’État organise l’aménagement urbain de Paris. Les institutions favorisent la modernisation de la capitale avec le développement du secteur tertiaire. Ensuite, l’État permet à Paris de consolider son rôle de moteur économique de la France. Depuis les années 1960, l’État impose la capitale française comme l’un des centres majeurs de l’économie mondiale. La construction de quartiers d’affaires, de nouvelles voies de circulation, la rénovation de l’immobilier et le développement de centres de consommation illustrent cette politique. L’orientation sociale de la population est également transformée. La petite bourgeoisie intellectuelle remplace les classes populaires. Le Centre Georges Pompidou incarne cette culture branchée pour attirer la nouvelle petite bourgeoisie.

Les pouvoirs publics ne font pas de la gentrification leur objectif principal. En revanche, l’État s’attache à la modernisation et à la désindustrialisation de Paris. Les quartiers ouvriers sont réhabilités et les loyers augmentent. Les cafés et lieux de sociabilité ouvrière disparaissent.

Le logement demeure une marchandise appropriable et échangeable. Dès lors l’accès au logement devient toujours plus difficile. « C’est donc bien la propriété privée du logement et son utilisation pour accumuler du capital qui posent problème et empêchent de loger tout le monde, et non le contrôle des loyers », observe Anne Clerval. Mais la déréglementation des loyers relance la spéculation immobilière.

La géographie urbaine permet d’observer une division sociale de l’espace parisien. Chaque quartier abrite une classe sociale spécifique. Par exemple, l’ouest de Paris semble bourgeois tandis que l’est semble plus prolétaire. Des quartiers de la rive gauche abritent la petite bourgeoisie intellectuelle. La rive droite semble davantage occupée par la bourgeoisie d’affaires.

La capitale subit un embourgeoisement généralisé. Cadres et chefs d’entreprise colonisent Paris. Les boîtes branchées et les boutiques de luxe remplacent les librairies. Les vieux quartiers sont réhabilités. Les cadres et ingénieurs du privé remplacent les cadres du public. L’embourgeoisement s’impose donc dans tous les quartiers.

Des vieux quartiers se gentrifient lorsque des anciens bâtiments peuvent être achetés en raison de leur faible prix. Ses immeubles attirent des propriétaires qui apprécient le style architectural du XIXème siècle. Ensuite, la gentrification se développe lorsque les centres villes se vident des emplois ouvriers et de ses cafés pour devenir un centre de consommation pour cadres.

Des individus, davantage que les pouvoirs publics, impulsent le processus de gentrification. Des artistes réhabilitent un bâtiment vétuste et loué à bas prix pour en faire leur atelier. L’arrivée des artistes dans un quartier attire une nouvelle population avec leur public de la petite bourgeoisie intellectuelle.

Les entrepreneurs, comme les patrons de bar, participent activement à l’imposition de nouveaux lieux de consommation. Leurs terrasses privatisent l’espace public au détriment des jeunes des classes populaires qui ne peuvent plus s’installer sur la place nouvellement aménagée.

Les promoteurs immobiliers savent se faire moins visibles mais accélèrent ce processus de gentrification. « Si les artistes et les ménages sont le plus souvent des acteurs involontaires de la gentrification, les patrons de cafés à la mode et, plus encore, les différents acteurs de l’immobilier témoignent d’une réelle volonté de transformer les quartiers populaires, en s’appuyant sur les premiers », résume Anne Clerval.

La gentrification s’impose à travers le développement de nouveaux loisirs. Des quartiers bercés par la contre-culture deviennent des lieux branchés pour artistes à la mode. Des espaces de consommation culturelle se multiplient pour attirer la clientèle de la petite bourgeoisie intellectuelle. Les cinémas MK2, à l’origine maoïstes et contestataires, deviennent des centres de consommation pour cadres branchés.

Les quartiers en voie de gentrification sont présentés comme des modèles de mixité sociale. Pourtant, il semble important d’évoquer les rapports sociaux entre les différentes classes sociales dans ses quartiers.

Les habitants plus aisés développent de nouveaux modes de vie et de nouveaux modes de sociabilité. La gentrification provient de la petite bourgeoisie intellectuelle qui comprend les professions culturelles et les cadres du privé. Cette population ne se distingue pas par ses hauts revenus, certes plus élevés que la moyenne, mais surtout par son capital culturel.

Les gentrifieurs s’attachent à la centralité pour leur domicile et leur travail. Ils adoptent un mode de vie qui associe travail et loisirs. Leur quotidien se limite à leur logement et à leur quartier avec ses bars et ses restaurants. Les gentrifieurs imposent une sociabilité urbaine centrée autour de la cour intérieure de leur copropriété. Ils installent des équipements de loisirs, des plantes et organisent des repas entre voisins. Mais lorsque la population s’embourgeoise de plus en plus, les habitants aspirent au calme et à l’ordre. Les gentrifieurs vivent dans leur bulle et, lorsqu’ils s’ouvrent au quartier, ils ne cherchent à rencontrer que leurs semblables. Patrick Simon évoque une « sociabilité autocentrée » qui se caractérise par une très forte proximité sociale.

Les gentrifieurs font l’apologie de la mixité sociale. Pourtant, ils évitent de côtoyer les immigrés des classes populaires. Ils privilégient les magasins bios aux boucheries halal. Leur dégoût des épiceries arabes exprime une distance sociale. « Les discours valorisant la mixité sociale masquent mal une interaction limitée avec les autres classes sociales », observe Anne Clerval. La mixité sociale se réduit à un décor exotique au regard de cette nouvelle petite bourgeoisie. « Aujourd’hui les gentrifieurs ne participent toujours pas à la sociabilité de quartier avec les anciens habitants, mais ont développé leur propre sociabilité de quartier avec leurs semblables », résume Anne Clerval.

A partir de 2001, la gauche est élue à la mairie de Paris. Ce qui est loin d’être un paradoxe car le Parti socialiste s’appuie sur la nouvelle petite bourgeoisie comme base électorale.

La gauche évoque davantage la mixité sociale que la lutte contre l’embourgeoisement ou la gentrification. La construction de logements sociaux s’inscrit donc dans cette promotion de la mixité sociale. Mais les logements sociaux sont surtout réhabilités ou détruits. Leur nombre n’augmente donc pas. L’accès au logement dans la capitale demeure toujours plus difficile pour les classes populaires. De plus, tous les logements sociaux ne sont pas destinés aux classes populaires.

La gauche valorise les artistes et le spectacle à travers l’ouverture de lieux de consommation branchée. Le Point P, occupé en 2003 par des chômeurs et des sans papiers, est devenu un lieu à la mode pour la jeunesse de la petite bourgeoisie intellectuelle. « Le lien social tant prôné par la municipalité est censé se faire dans le divertissement, pas dans l’action politique, surtout quand celle-ci est extraparlementaire », ironise Anne Clerval. La géographe évoque d’autres lieux qui incarnent une culture consumériste et standardisée, destinée à la nouvelle petite bourgeoisie. La créativité ne doit pas devenir émancipatrice mais doit demeurer aseptisée. « A une conception militante de l’art et de la culture comme contre-pouvoir, la municipalité de gauche préfère la culture-spectacle, celle qui est montrée dans le cadre bien balisée des institutions culturelles », analyse Anne Clerval. Les évènements ridicules de la « Nuit blanche » ou de « Paris Plages » incarnent cette politique. La ville se réduit à un espace de consommation et de loisirs, à un décor qui renforce l’artificialisation de la vie. Cette politique ne remet pas en cause le pouvoir de classe de la culture légitime mais fabrique un Paris de carte postale touristique bien clinquante.

La mixité sociale élude les antagonismes de classe et ne s’oppose pas à la gentrification. « En effet, la "politique de la ville" s’apparente à un dispositif de pacification sociale sans remise en cause des racines des rapports de domination, et dans un contexte politique qui accentue l’inégale distribution des richesses depuis des décennies », analyse Anne Clerval.

Les classes populaires qui sont restées à Paris subissent des conditions de vie particulièrement dures. Des oppositions s’observent au sein même de cette catégorie sociale en raison de l’affaiblissement de la conscience de classe. Ceux qui sont nés en France stigmatisent les immigrés. L’idéologie libérale et individualiste, renforcée par la religion, imprègne également les populations immigrées.

Pourtant la gentrification, phénomène peu expliqué, génère une dépossession de l’espace public. Les quartiers populaires sont radicalement transformés, y compris leur ambiance et leurs liens de solidarités. En France, la gentrification demeure un processus lent et progressif qui ne semble pas immédiatement perceptible. Les résistances à ce phénomène restent donc peu nombreuses.

Des anarchistes s’opposent à l’embourgeoisement à travers des occupations de logements vides pour dénoncer « l’épuration commerciale ». Pourtant ce type de lutte rencontre peu d’écho dans la population. La résistance des classes populaires se traduit par la lutte pour le droit au logement ou contre les expulsions de sans papiers. Une solidarité s’organise contre les arrestations d’immigrés dans des quartiers comme Belleville. Mais ses résistances demeurent minoritaires et ne remettent pas en cause directement l’embourgeoisement.

L’opposition à la gentrification passe surtout par des pratiques quotidiennes. Par exemple des jeunes des classes populaires se retrouvent dans des quartiers embourgeoisés.

Les réflexions d’Anne Clerval permettent de rompre avec le discours militant. Ceux qui luttent contre la gentrification attaquent surtout les pouvoir publics et les sociétés d’économie mixte qui réhabilitent les quartiers. En revanche, ils n’osent pas critiquer les spectacles culturels et encore moins les magasins bios qui arborent un autocollant « Sortir du nucléaire ».

La domination de la nouvelle petite bourgeoisie, qui dirige les organisations d’extrême gauche, semble rarement remise en cause. « Ce sont principalement les ménages de la petite bourgeoisie intellectuelle en pleine expansion qui ont investi ses quartiers, en y devenant propriétaire et en contribuant à la transformation des logements, des commerces et de l’espace public », observe Anne Clerval.

Cette universitaire s’appuie surtout sur les travaux de la géographie urbaine qui connaît un réjouissant développement aux États-Unis. Inspiré par un marxisme critique, ce courant de pensée permet de remettre en cause la gentrification, mais aussi l’État et le capitalisme. Mais, aux États-Unis, l’embourgeoisement des villes semble beaucoup plus visible. Les pouvoirs publics participent ouvertement à ce phénomène, comme à New York. La critique radicale et la lutte contre la gentrification semble donc plus évidente qu’en France.

Le discours de la mixité sociale et du « vivre ensemble » permet de masquer la brutalité sociale des politiques municipales. Les rapports de classe et les intérêts antagonistes sont dissimulés. « La ville petite bourgeoise est un décor de spectacle, un objet de consommation, le tout dans un univers de plus en plus sécuritaire. Les quartiers populaires ne sont presque plus qu’un décor pour café branché, loin du creuset de mobilisation et d’émancipation qu’ils ont pu être », décrit Anne Clerval.

Cette universitaire observe bien que la dénonciation des politiques municipales semble limitée. Pour lutter contre la gentrification il faut remettre en cause le mode de production capitaliste de la ville. « La réappropriation de la ville supposerait le réinvestissement d’un champ politique plus large que la seule action publique telle qu’elle est définie par la démocratie libérale », analyse Anne Clerval.

Cette étude universitaire révèle ici également sa limite. Anne Clerval se place dans les pas d’Henri Lefebvre pour ouvrir la réflexion. Mais cet intellectuel marxiste ne se contentait pas d’observer uniquement les dernières évolutions de l’espace urbain. Comme les situationnistes, il développe une critique radicale de l’urbanisme et de l’emprise de la logique marchande sur la vie quotidienne. Le Groupe d'Action pour la Recomposition de l'Autonomie Prolétarienne (Garap) analyse la limite des travaux universitaires sur la ville. Cette analyse de la gentrification demeure une critique partielle et limitée. L'urbanisme participe à la séparation et à la destruction des relatiosn humaines. La lutte contre la gentrification et l'urbanisme doit alors directement remettre en cause tous les aspects de l’existence.

Repris sur Zones Subversives

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23 août 2013 5 23 /08 /août /2013 20:23

Voici un article qui détaille comment le flashball est devenu un permis d'estropier pour la police française...

Un jeune intérimaire belge d’ArcelorMittal de 25 ans, John David, blessé lors de la manifestation des métallos mercredi à Strasbourg, a perdu l’usage de son œil après avoir été touché par un tir de Flash-ball.

Suite à cette violence policière – une de plus – , j’ai potassé la réglementation sur l’usage du Flash-ball et l’ai comparé avec les photos d’hier…

Aïe! Problème, big problème même!

Premier chose qui saute aux yeux… l’arme que les gendarmes ont utilisés à Strasbourg, n’est pas un Flash-ball!

Voici un Flash-ball:

flash-ball

Et voici ce qui a été utilisé hier…

LBD-40

Le premier est le vrai Flash-Ball Super-Pro à balles molles de 44mm (29gr.) commercialisé par Verney-Carron, en service depuis 1995, le second est le LDB40 "Exact Impact" à projectiles "mi-dur" de 40×46mm (95 gr. avec partie en plastique) commercialisé par Brugger & Thomet, en service depuis 2006, et conçu pour riposter à des armes réelles…

Voici un tableau comparatif de ces deux armes, où l’on voit bien la différence entre le "vieux" Flash-ball sans viseur au tir approximatif limité à 7-10 m et cette saloperie de LDB40 qui possède un viseur Eotech-552 – destiné à l’usage militaire – , qui a une portée précise entre 10 et 30 m! Selon le CNDS, en dessous de trente mètres le point visé est systématiquement atteint!

Flash-ball superpro & LDB40

 EOTECH sur ldb40

Avec le système de visée EOTECH et la précision du LDB40 pas d’excuse possible…        "là où JE vise, je touche"

Cette arme fut adoptée par les "forces de l’ordre" suite aux émeutes de 2005, pour pouvoir riposter aux agressions par armes. Elle fut discrètement incorporée dans l’ensemble des unités de police et de gendarmerie depuis.

- En 2009, la Direction centrale de la Sécurité publique avait rappelé la proscription de viser "au niveau du visage ou de la tête" et la nécessité d’une utilisation "proportionnée" (SIPA).

- Toujours en 2009, le CNDS à émit de graves réserves quand à son usage lors d’un attroupement et l’a déclaré "peu adaptée lors de manifestations"

-Si le classique Flash-ball n’est pas très efficace utilisé en tir tendu (chute de la trajectoire après quelques mètres) et jamais à moins de 7 m , le LDB40 quant à lui, DOIT être utilisé en tir tendu puisque sa balistique est comparable à une munition réelle (canon rayé), mais il ne peut JAMAIS être utilisé à moins de 10 m. Et point important, les deux ne peuvent en aucun cas être utilisés hors du cadre légal de la légitime défense!!!

Rapport CNDS LBD40

Rapport 2009 du CNDS sur le LDB40 – CLIQUEZ SUR L’IMAGE POUR LA LECTURE

info flashball & LDB40

Ils précisent bien "peut être létal à distance rapprochée"! Et ça vient du Ministère de la défense…

Face à la multiplication de plusieurs blessures sérieuses occasionnées par des tirs de Flash-ball la Direction centrale de la sécurité publique (DSCP) a adressé, en mai 2009, une note aux divers directeurs départementaux leur rappelant les "règles impératives" de l’utilisation de cette arme, notamment le respect des distances minimales "pas moins de sept mètres pour le Flash-ball" et "pas moins de dix mètres pour le LDB40" (15 selon le CNDS), proscrivant la visée "au niveau du visage ou de la tête" et insistant sur le fait que l’utilisation devait être "proportionnée" aux faits et liée à la légitime défense.

Interrogé en 2006 par l’AFP un expert en armes avait déclaré sous couvert de l’anonymat que le Flash-ball est une arme "théoriquement non létale" mais que le tireur ne doit en aucun l’utiliser à moins que la distance prévue (7 & 10 m) et surtout ne pas viser la tête car "une balle de flash-ball à bout portant peut tuer". Dans son entretien avec l’AFP en 2002, l’inventeur du Flash-ball, Pierre Richet, rappelait déjà les règles d’utilisation: "ne tirer qu’en légitime défense, que lorsque l’on risque de prendre un coup ou qu’on en a déjà pris un, ne pas braquer les gens", concluant "si on les transgresse, cela veut dire que l’on est incapable d’utiliser l’arme". CQFD!!!

On peut donc conclure en disant que ce LDB40 est prévu pour tirer de loin et avec précision sur une cible sélectionnée et ajustée… ce qui implique donc un "tir plus réfléchi, précédé d’un temps d’observation et d’ajustement dans le viseur de la cible"! Effectivement, c’est bien ce qui c’est passé à Strasbourg, regardez les photos, vous verrez des gendarmes en position de visée sur appui, viser calmement et consciencieusement leurs cibles – heureusement qu’ils tirent comme des clenches, il y aurait plus de blessés – , mais les photos montrent aussi des gendarmes qui ciblent des travailleurs à moins des dix mètres réglementaires, et surtout dans des situations CALMES, sans aucun danger pour eux!!! Un tribunal français a déjà condamné (30 avril 2012) un gendarme pour ce genre de faute grave ayant conduit à… la perte d’un œil!

Voici les photos qui montrent clairement les gendarmes viser sciemment les travailleurs:

Flash ball et LDB40

On y voit les deux, Flash-ball et LDB40, mais ils avancent et ne sont pas en danger et les "cibles" sont à moins de 10 m..!

projectile du  flashball LDB40

Le projectile du LDB40 a brisé la visière du casque… donc c’est bien la tête qui fut visée!

LDB-40

En sécurité sur une position en hauteur… mais on vise quand même les manifestants..!

flash-ball LDB-40 projectile mi-dur

Même dans une paluche de métallo c’est un fameux projectile, comment déjà? Ah oui, "semi-dur"…

flashball LDB-40 CRS

Ils n’ont pas l’air d’être en danger, les matraques sont posées… mais je vise toujours, on sait jamais!

flash-ball LDB-40 strasbourg

Des travailleurs qui n’ont pourtant pas l’air menaçant se font braqués par un LDB40 quasi à bout portant… ils sont +/- à respectivement 2.5, 4 et 5 m!!!

flash ball LDB-40 CRS rambo

Il a vraiment l’air en danger… Matraques posées sur les boucliers.

LDB-40 et flash-ball BAC

Pas moins de quatre flash-ball..! On dirait que c’est leur première manif, pas fier la BAC…

flashball

Au moins deux qui visent un métallo… Et c’est pas vraiment les jambes qu’ils visent là, hein!

Tout les témoignages parlent de tirs à hauteur de visages et quasi à bout-portant! De toutes façons avec leurs viseurs EOTECH, on voit nettement les yeux de celui qu’on vise… et on se marre "Tiens prends ça dans la gueule connard"! J’imagine bien les discussions au retour à la caserne: "dis donc, tu l’as pas raté le mec, hein. Y reviendra pas de sitôt celui-là…"  Et ils doivent en être fier en plus!

————————————————–

ArcelorMittal: un manifestant belge perd l’usage d’un oeil – article de l’Humanité

Fash-ball: La totale

27 novembre 2007 blog – La liste des blessés s’allonge et la justice traîne

Le flash-ball, une arme à l’origine de graves blessures

AVIS ET RECOMMANDATIONS de la Commission Nationale de Déontologie de la Sécurité - Saisine n°2008-1 du 12 mars 2008 (.pdf)

Info du syndicat hier:
Camarades, mauvaise nouvelle concernant John David: il a perdu son œil droit, il a une fracture de la pommette, et 8 points de suture a l’arcade. Il en a pour 5 jours là bas.

Dernières nouvelles: "on rentre à l instant de Strasbourg, John est en état de choc , il a quelques soucis de perte de mémoire suite a son état. Pour l’instant il porte une prothèse oculaire pour quelques semaines. Il va déposer plainte contre les flics francais et espère arriver a faire bouger les choses. Il nous demande un soutien fort et se réjouit de revoir sa famille et ses camas. Il doit rentrer lundi 11/02. Il vous embrasse tous et vous remercie pour votre soutien."

Le flashball ou le droit d'estropier pour la police!
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24 juillet 2013 3 24 /07 /juillet /2013 14:50
Dossier d'été: l'austérité "socialiste". Le temps partiel 4/4

Le gouvernement Hollande a pu distraire la galerie pendant quelque temps en se faisant passer pour progressiste : ainsi il y eu une intervention au Mali au nom des droits de l’Homme (et de l’industrie nucléaire), puis le Mariage Pour Tous, dont les opposants entre cathos intégristes et nostalgiques du IIIe Reich, nous ont fait oublier pendant quelque temps le gouvernement socialiste.

Pourtant, c’est une erreur. Les « socialistes » sont arrivés au pouvoir avec une mission « restaurer la compétitivité ». Cela peut paraitre sympa au premier abord, mais ce n’est rien d’autre qu’écraser le prolétariat, les travailleurs en diminuant leurs droits, leurs salaires pour augmenter le taux de profit du patronat. Pendant que ceux qui peuvent encore se le permettre bronzent dans le Sud de la France, les socialistes, main dans la main avec des syndicats jaunes et le patronat préparent l‘offensive contre nos droits.

C’est pour cela que nous faisons un dossier d’été qui présente les différentes « réformes » ou plutôt attaques en cours dont nous serons les victimes en septembre.

Bien entendu, ce ne serait pas marrant pour la bourgeoisie et le gouvernement de ne pas taper spécifiquement sur les travailleurs les plus pauvres et précaires: ceux à temps partiel.

Voici un article de la presse bourgeoise sur la Réforme du RSA activité et de la prime de retour à l'emploi. Si on lit entre les lignes on voit que cette réforme n'aboutira qu'à une baisse de ce que les pauvre reçoivent.

ne "prime d’activité" à la place du RSA et de la Prime pour l'emploi (PPE). C'est ce que suggère le député PS Christophe Sigure dans un rapport qu'il doit remettre ce 15 juillet au Premier ministre.

Ce dernier avait chargé en mars le député de proposer plusieurs pistes pour réformer le RSA activité et la PPE. Parmi les quatre scénarios examinés, le groupe de travail dirigé par le député a retenu celui de la création de la prime d’activité qui se substituerait aux dispositifs existants, jugés peu efficaces, selon le rapport consulté par l’AFP.

Les deux dispositifs actuels coûtent environ 4 milliards d'euros par an à l'Etat. Près de huit millions de personnes répartis au sein de sept millions de foyers (6,3 millions de foyers pour la PPE, 700.000 pour le RSA activité) en sont bénéficiaires.

Cette prime serait accompagnée de "mesures complémentaires" pour éviter que les familles avec une seule rentrée d’argent soient perdantes.

Des aides accordées au revenu inférieur à 1,2 smic

Les ressources de l’ensemble du foyer seraient prises en compte pour déterminer l’éligibilité du demandeur. Une fois ce filtre passé, la prime serait calculée sur ses seuls revenus, qui devraient être inférieurs à 1,2 smic (le smic est à 1.430 euros bruts par mois pour un temps plein).

La "prime d’activité" serait accessible dès 18 ans et versée mensuellement sur la base des déclarations trimestrielles du bénéficiaire. Selon les estimations du rapport, son montant maximal serait de 215 euros par mois, pour une personne gagnant l'équivalent de 0,7 smic.

Pour les familles "les plus fragiles" (mono-parentales ou mono-actives), elle serait assortie d’un "complément enfant"(montant forfaitaire par enfant) ou d’une majoration de l’allocation de rentrée scolaire.

Le rapport préconise une mise en œuvre dès septembre 2014, possible, selon lui, "sans dépenses supplémentaires par rapport au budget 2013" (soit 4 milliards d’euros).

Introduit mi-2009, le RSA-activité pourrait donc vivre ses dernières heures. Ce complément d'un petit salaire mis en place à l'initiative de Martin Hirch en 2007, n’est demandé que par un tiers des personnes qui y ont droit, en raison de sa "complexité" ou par crainte d’une "stigmatisation", notait Jean-Marc Ayrault dans la lettre de mission du député Saône-et-Loire.

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22 juillet 2013 1 22 /07 /juillet /2013 14:42
Dossier d'été: l'austérité "socialiste". Les retraites 3/4

Le gouvernement Hollande a pu distraire la galerie pendant quelque temps en se faisant passer pour progressiste : ainsi il y eu une intervention au Mali au nom des droits de l’Homme (et de l’industrie nucléaire), puis le Mariage Pour Tous, dont les opposants entre cathos intégristes et nostalgiques du IIIe Reich, nous ont fait oublier pendant quelque temps le gouvernement socialiste.

Pourtant, c’est une erreur. Les « socialistes » sont arrivés au pouvoir avec une mission « restaurer la compétitivité ». Cela peut paraitre sympa au premier abord, mais ce n’est rien d’autre qu’écraser le prolétariat, les travailleurs en diminuant leurs droits, leurs salaires pour augmenter le taux de profit du patronat. Pendant que ceux qui peuvent encore se le permettre bronzent dans le Sud de la France, les socialistes, main dans la main avec des syndicats jaunes et le patronat préparent l‘offensive contre nos droits.

C’est pour cela que nous faisons un dossier d’été qui présente les différentes « réformes » ou plutôt attaques en cours dont nous serons les victimes en septembre.

Bien évidemment, les "socialistes" n'oublient personne, et après avoir combattu certes du bout des lèvres celle de Sarkozy, le PS a une réforme encore pire dans les clous. En voici quelque pistes issues du rapport Moreau.

Ce point ne devrait pas réserver de surprise. Déjà reculé de 60 à 62 ans par la réforme Sarkozy de 2010, l'âge légal de départ à la retraite n’est pas la solution privilégiée par le gouvernement. François Hollande a d’ailleurs obtenu de Bruxelles que cette mesure soit retirée des "recommandations" de l’union européenne.

Seul le patronat défend vigoureusement cette solution, considérant qu'il serait irresponsable de ne pas l'envisager. Le Medef, pour sa première négociation sous l’égide de Pierre Gattaz, devrait donc préconiser un report à 63 ans en 2020, et 65 ans en 2040.

Un probable allongement de la durée de cotisation

François Hollande a déjà prévenu qu’il considérait cette solution comme "la plus juste". Actuellement, la durée de cotisation la plus longue pour obtenir une retraite complète s'élève à 41,5 ans (166 trimestres), pour ceux nés en 1955 et en 1956. Pour les générations suivantes le rythme prévu par la réforme Fillon de 2003 devrait être accéléré.

Le rapport Moreau propose - parmi de multiples variantes - d'ajouter un trimestre tous les 3 ou 4 ans, ce qui donnerait 42 ans pour la génération 1962, 43 ans pour celle de 1975 et 44 ans pour celle de 1989.

L'allongement de la durée de cotisation concernera tous les salariés, ceux du privé, les fonctionnaires et les régimes spéciaux. Le gouvernement l’a d’ailleurs martelé : tout le monde devra faire des efforts.

La CGT, mais aussi Force ouvrière, sont les plus fermes opposants au projet. Le syndicat de Jean-Claude Mailly a ainsi annoncé, jeudi 4 juillet, qu’il mobiliserait ses troupes à la rentrée si cette mesure était retenue, à l’instar de la CGT.

La sous-indexation des pensions fait débat

Malgré l’opposition des syndicats et du Medef, le gouvernement hésite sur cette mesure (temporaire), recommandée par la Cour des comptes.

Car celle-ci entraîne rapidement des économies: près de 3 milliards dès 2020 2020 si les pensions des retraités imposables sont revalorisées de 1,2 point sous l'inflation de 2014 à 1016.

Elle est d’ailleurs mise en œuvre depuis le 1er avril, sur trois ans, pour les retraites complémentaires du privé des régimes Agirc-Arrco.

La hausse des cotisations en question

Cette mesure, qui a notamment les faveurs de Force Ouvrière, risque par contre de se heurter à une fronde patronale. Le Medef estime en effet qu’elle serait contradictoire avec les crédits d'impôts accordés par le gouvernement pour favoriser la compétitivité des entreprises.

Mais ce dernier ne semble pas vouloir renoncer à une mesure qui rapporte beaucoup d'argent rapidement. La seule hausse de 0,4 point de 2014 à 2017 (0,1 point par an) des cotisations employeurs et salariés pour les salaires au-dessus de 3.086 euros rapporterait 3 milliards d’euros.

Les syndicats, dans leur globalité, sont très favorables à la hausse des cotisations patronales et ne montreront pas trop de résistance pour les cotisations salariales.

Les autres pistes envisageables

L'alignement du taux de CSG payée par les retraités imposables (6,6%) sur celui des actifs (7,5%) pourrait être retenu. Le gain possible serait, lui, de 2 milliards en 2020.

La suppression de l'abattement de 10% pour les retraités. Cette déduction est accordée aux actifs au titre des frais professionnels mais se justifie moins pour les personnes à la retraite. Ce qui pourrait rapporter 3,3 milliards d’euros à l’horizon 2020. La simple baisse du plafond ferait gagner de 500 millions à 1,5 milliard, selon les hypothèses retenues.

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17 juillet 2013 3 17 /07 /juillet /2013 14:32
Dossier d'été: l'austérité "socialiste".  Les chomeurs 2/4

Le gouvernement Hollande a pu distraire la galerie pendant quelque temps en se faisant passer pour progressiste : ainsi il y eu une intervention au Mali au nom des droits de l’Homme (et de l’industrie nucléaire), puis le Mariage Pour Tous, dont les opposants entre cathos intégristes et nostalgiques du IIIe Reich, nous ont fait oublier pendant quelque temps le gouvernement socialiste.

Pourtant, c’est une erreur. Les « socialistes » sont arrivés au pouvoir avec une mission « restaurer la compétitivité ». Cela peut paraitre sympa au premier abord, mais ce n’est rien d’autre qu’écraser le prolétariat, les travailleurs en diminuant leurs droits, leurs salaires pour augmenter le taux de profit du patronat. Pendant que ceux qui peuvent encore se le permettre bronzent dans le Sud de la France, les socialistes, main dans la main avec des syndicats jaunes et le patronat préparent l‘offensive contre nos droits.

C’est pour cela que nous faisons un dossier d’été qui présente les différentes « réformes » ou plutôt attaques en cours dont nous serons les victimes en septembre.

Voici un article qui récapitule les différentes pistes de réduction de nos droits, qui ne sont pourtant pas mirobolants...dans un contexte d'explosion du chomage

(Article issu de la presse bourgeoise)

L’Unedic a rendu public ce jeudi de nouvelles prévisions qui montrent que le pari du gouvernement d’une inflexion de la courbe du chômage à la fin de l’année est compromis et, surtout, que 2014 s’annonce sombre. Pour 2013, les nouvelles sont plutôt bonnes compte tenu du contexte. Alors que le consensus des économistes ne table plus sur une quasi-stagnation mais sur un diminution de 0,2 % du PIB, le régime géré par les partenaires sociaux n'a pas dégradé ses prévisions de chômage sur 2013. Il anticipe désormais une hausse de 178.700 du nombre de demandeurs d’emploi n’ayant pas du tout travaillé dans le mois, soit 7.000 de moins qu’il y a cinq mois. Du côté de l'emploi salarié, les destructions concerneraient 35.600 postes, deux fois moins qu’en 2012.

Une inflexion au troisième trimestre

Si l’on ne s’en tient qu’à 2013, il y a même une autre relative bonne nouvelle : après avoir encore enregistré près de 50.000 chômeurs supplémentaires au deuxième trimestre, la courbe de progression du chômage devrait marquer une inflexion au troisième trimestre (+26.200) avant une pause au quatrième (+4.900), grâce aux contrats aidés et à l’impact des départs en retraite anticipée pour les assurés qui ont commencé à travailler avant 20 ans.

Michel Sapin, cela « conforte l’analyse du gouvernement et son objectif d’inverser la courbe du chômage d’ici la fin 2013 et au-delà ». Pour le ministre du Travail,, l'Unedic fonde son calcul sur « une hypothèse de croissance inférieure à celle du gouvernement (+0,7% contre +1,2%) et ne prend pas en compte tous les effets des politiques et réformes ». Une « inversion durable de la courbe du chômage est donc à notre portée », affirme-t-il.

Malheureusement, l’Unedic a aussi publié des prévisions pour 2014 qui viennent doucher un tel espoir. Elle estime en effet que dès le premier trimestre de l’an prochain, le nombre de demandeurs d’emploi devrait se remettre à progresser. L’impact démographique des retraites précoces n’empêchera pas une nouvelle progression de la population active, que le ralentissement des destructions de postes ne suffira pas à compenser. Résultat : l’assurance-chômage table sur encore 128.700 chômeurs supplémentaires, l’an prochain, soit quelque 50.000 de moins que cette année. Le total frôlerait alors les 3,5 millions de chômeurs, à 3.432.800 précisément.

Une dette portée à 24,1 milliards d’euros

Sur le plan financier, l’Unedic reste dans l’épure de ses prévisions de janvier dernier pour 2013, avec un déficit record sur l’année de 4,9 milliards d’euros. Mais il y ajoute une première prévision pour 2014 plus qu’inquiétante : le déficit dépasserait les 5,5 milliards d’euros. Cela porterait la dette de l’Unedic à 24,1 milliards d’euros.

La situation est pour l’instant sous contrôle car, comme l’avait expliqué son président, Jean-François Pilliard, son programme d’endettement pour cette année permet de faire face au besoin de financement prévu fin 2013, soit quelque 18 milliards d’euros. Mais ce n’est pas le cas pour l’an prochain. La renégociation des règles de l’assurance-chômage, dont la convention arrive à son terme en décembre prochain, doit démarrer à la rentrée. Elle va se dérouler avec en toile de fond d’une dégradation financière record, ce qui augure de discussions très tendues entre patronat et syndicats. Tout cela avec un changement de président à la tête du Medef .

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