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9 avril 2014 3 09 /04 /avril /2014 07:12
Situation économique en Espagne: relance épisode 2

Comme on l’a vu précédemment, ça ne va pas fort dans la péninsule ibérique. Chômage à 26%, PME en berne, consommation au niveau de l’Ethiopie avant l’invention du feu, salaires dignes d’un travailleur Nike en CM1 du Pakistan et des banques qui vont de sauvetage en sauvetage… Pourtant, tout va aller pour le mieux, selon les experts. Alors, pourquoi tant d’optimisme? Voyons ce que nous disent un peu les messagers du patronat.

La réorientation

C’est le grand discours du moment : maintenant que les réformes sont passées, que les patrons ont fait des tapis de peaux avec leurs prolos, on peut retourner à l’époque où l’Espagne était compétitive. C’est une stratégie qui avait marché, après tout, après la guerre civile. Et c’est aussi avec ce brillant remède que les Pinochet and Co ont remis l’Amérique du Sud sur les rails de l’activité, dans les années 70.

Décortiquer les analyses de certains « experts » employés par de grandes banques d’affaires peut permettre de mieux comprendre ce qui risque rapidement d’arriver à la population ibérique. Ainsi selon l’expert de Natixis Patrick Arthus :

« Avec l’avantage de coût salarial par rapport à l’Allemagne, la France, l’Italie, mais aussi […] la moindre qualification de la population active, le rôle futur de l’Espagne semble devoir être le centre de production milieu de gamme pour les entreprises européennes et le marché européen. L’Espagne jouerait pour l’Europe à peu près le même rôle que la Chine pour le monde depuis la fin des années 1990. »

Vendre tout à l’exportation, maintenir les salaires au plus bas.

Du coup, des entreprises reviennent, pour profiter de cette main d’œuvre pas chère. Et comme après la guerre civile, ce sont les Ricains qui s’enthousiasment le plus : « les investisseurs semblent avoir rayé le pays de leur liste noire. « Viva España», clamait récemment Morgan Stanley… », rappellent les experts de Natixis.

Ces derniers ajoutent :

« Désormais, les ventes à l’extérieur couvrent plus de 30% du PIB. Un mouvement qui s’accompagne d’une compétitivité accrue, les salaires ayant chuté ».

On a même droit à un exemple :

« Certains fabricants, comme General Motors, sont en train de déménager leur production de la Corée du Sud vers l’Espagne. Je pense notamment à l’Opel Mokka, qui sera produite à Saragosse pour profiter des coûts moindres, en Espagne, de la logistique et de la production, qui compensent largement le coût horaire moindre d’un travailleur coréen. ».

Bien sur cette analyse « d’expert » est largement partagée par la classe politique du pays :

« Nous sommes en train de passer du BTP à un modèle basé sur la compétitivité et l’exportation », a expliqué le ministre des Affaires étrangères1.

Celui-ci ajoute dans une interview que : « la grande révolution, c’est le nombre de PME, dans tous les secteurs, qui se sont joints à cette nouvelle dynamique [de l'export, ndlr.] ». Plutôt marrant quand on voit que 47 000 PME ont été détruites ! On sent qu’elles n’ont pas trop eu le choix !

Toujours en verve il rajoute même :

« Il est certain aussi que des secteurs industriels, comme l’automobile, se repositionnent par rapport au nouveau marché du travail. » Là aussi la déclaration est comique quand on voit que l’Espagne vend deux fois moins de caisses qu’avant la crise ! (Plus de détails dans la première partie de cet article). L’Espagne veut donc devenir l’atelier de l’Europe.

Le problème, c’est que pour vendre, il faut qu’il y ait des acheteurs. Or, dans la crise qu’on connaît, rien ne nous dit qui va consommer tous ces produits. L’idée serait de refaire le coup des années 70, c’est-à-dire endetter les principaux pays consommateurs pour qu’ils puissent relancer les exportations des autres, en priant pour que tout ça ne s’effondre pas encore plus vite.

Encore faudrait-il que ce soit possible aujourd’hui, et on peut clairement en douter. Par exemple, la France, premier acheteur de l’Espagne2, est parti pour subir elle aussi la morosité des cures d’austérité. Alors à qui vendre ? Surtout que selon les analystes les plus optimistes, principalement ceux des banques espagnoles3, il faudrait une croissance de 2,5% chaque année en Espagne, pour qu’elle rejoigne les chiffres d’avant la crise… d’ici 10 ans ! Entretemps, nul doute que la population ne va pas se tourner les pouces.

L’autre problème, c’est que contrairement au passé, l’Espagne a aujourd’hui, énormément de concurrents. Forcément, à crise mondiale, conséquences mondiales…

Pour comprendre ça, il suffit de se pencher sur le « coût » horaire moyen du travail par pays : celui de l’Espagne est celui qui baisse le plus en Europe4. Le gouvernement s’arrache pour rattraper le tiers-monde en compétitivité5. Il tourne aujourd’hui autour de 20€ et des poussières par heure contre à peu près 35 en France et en Allemagne. Le problème, c’est qu’un pays comme l’Ukraine a une main d’œuvre qui coûte huit fois moins cher6. Pour la Chine c’est six fois…

Alors autant le dire, avec une telle concurrence le retour au plein emploi même en généralisant du travail presque gratuit, c’est mort.

Et les prolos dans tout ça ?

Clairement, ça ne passe pas comme dans du beurre. Car pendant que les uns parlent de « relance » de l’activité économique, les gens, eux, galèrent grave. En réalité, la « relance », c’est tout simplement la pire des austérités. Et outre que ça ne marche pas vraiment pour le moment, ça a des conséquences directes sur le marché du travail.

Par exemple, on disait que le chômage avait baissé sur le dernier mois. Eh bien, sur 65 000 emplois créés, 39 000 sont temporaires, et 13 000 à temps partiel7. Le nombre d’heures de boulot travaillées augmentent peu, c’est leur répartition qui est en cours. On va enfin pouvoir « travailler deux heures par jour », comme disait le bouquin. Mais par contre attention les salaires de misère et les cadences de travail.

Par ailleurs, le chômage a beau se « stabiliser », le FMI annonce quand même qu’il ne prévoit pas de le voir descendre sous la barre des 25% avant…2018 ((http://www.miguelangeldiez.com/2013/12/31/espana-2014/)).

Les foyers ont perdu en moyenne 2400€ sur quatre ans et 22,2% de la population est ou risque d’être sous le seuil de pauvreté.

L’écrasement des salaires, le chômage forcé, la disparition progressive de leur épargne, provoquent la grogne de la population.

Alors forcément, les gens squattent de partout. Dans tous les patelins les plus pourraves d’Espagne, s’installent chaque jour des pauvres, toujours plus loin des centres économiques, toujours plus loin d’un taf autre que de débrouille. On estime ainsi que l’économie informelle espagnole représente entre 18,5 et 25% du PIB ((http://sociedad.elpais.com/sociedad/2013/10/28/actualidad/1382994085_201499.html)), ce qui veut dire qu’une partie immense du prolétariat n’a quasiment pas droit au salaire indirect (Qu’est ce que c’est … le salaire indirect).

Parmi eux, se développent des liens économiques parallèles organisés par des gens qui croient dur comme fer qu’un autre monde est possible, tant qu’il est à la marge. Le discours général est souvent le même : « nous avons mangé notre pain blanc, maintenant nous sommes punis ». Remplaçant Dieu comme dans cet épisode de South Park8, l’économie nécessiterait, pour se relancer, que nous nous mettions au diapason, que nous devenions des « consommateurs responsables »9.

Monnaies sociales et communautés alternatives poussent comme des champignons dans une bouse par temps d’automne10.

Face à la crise, les gens se regroupent pour survivre. Les étudiants, les chômeurs, les RMI, bref, deux jeunes sur trois sont chez leurs parents à 30 ans et ces prolétaires n’ont vraiment pas les mêmes problèmes que Tanguy11 dans un pays où près de 2 millions de foyers sont sans revenus directs.

La solidarité tourne autour du logement depuis la fin du mouvement indignés, ce n’est pas par hasard mais parce que c’est le secteur dans lequel la « correction » a ses effets les plus dévastateurs. C’est là aussi que le paradoxe entre la masse de surproduction et la pénurie est le plus évident.

Si ces modes d’organisation ne portent pas les germes de la révolution, ils sont avant tout les réponses de survie d’une population toujours plus nombreuse. Ce trop-plein de prolétaires se résume dans un chiffre : depuis la crise, au moins 225 000 espagnols ont quitté le pays (700 000 selon d’autres sources12).

Le problème, c’est que les alternatives ne suffisent et qu’il n’y aura pas assez de miettes pour tous les nouveaux pauvres. En effet, il faut bien dire que devenir un pays du tiers-monde ne se fait pas sans peine. Pendant que certains vivent à la marge, la consommation s’effondre, le gros de la population voit ses conditions de vie se dégrader et a de moins en moins à perdre.

Et c’est bien cela qui inquiète le pouvoir.

Un cas dans le quotidien de la lutte : l’affaire de Burgos.

A Burgos dans le nord du pays, le maire a récemment lancé dans le quartier de Gamonal un projet gargantuesque de boulevard cyclable. Le tout pour 8 millions d’euros, dans une ville ou le chômage a quasiment triplé depuis la crise13. Forcément, ça a mis le feu aux poudres.

Les manifestations se sont multipliées, les habitants du quartier ont bloqué les travaux tous les jours… la situation a vite dégénéré.

Le maire de la ville (qui vit dans une maison luxueuse non déclarée, construite par l’entrepreneur chargé du projet de boulevard. Lequel a déjà été condamné pour un cas de corruption urbanistique et est soutenu par le principal journal local dont il est par ailleurs propriétaire… bref vous avez compris) a vite laissé le dossier au gouvernement et aux « antidisturbios » (police anti émeute).

Le problème c’est que cette petite histoire de corruption municipale, a engendré des mobilisations un peu partout. Des rassemblements de soutient ont eu lieu à Madrid, Valence, Saragosse, Alicante14 et Barcelone où les Mossos d’Esquadra (la police catalane) ont pu enfin tester leur nouvelle arme le canon à ultrasons15.

Vous l’aurez compris, si l’Etat donne autant de pouvoir aux cerbères espagnols, c’est que les prolos ne vont pas se laisser faire, et ne sont pas dupes de la relance !

Repris sur Tantquil.net

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27 mars 2014 4 27 /03 /mars /2014 10:33
L'économie espagnole peut-elle redemarrer?

Alors qu'une manifestation monstre vient de se passer à Madrid, les médias parlent de relance économique pour ce pays pourtant exsangue... Qu'en est il vraiment?

Les médias mettent désormais en avant le nouveau « dragon » espagnol. Ça va cracher du feu ! Ce que ça veut dire, c’est qu’après 30 ans de bulle immobilière et de tourisme, l’Espagne se recentre sur ce qu’elle faisait avant sous le franquisme : produire pour les principaux pays consommateurs d’Europe en profitant d’une main d’œuvre à bas coût. Or, d’une part, au vu du nombre de pays dans le monde qui sont sur le créneau rien ne dit qu’elle va y arriver et d’autre part, tout ça ne risque pas d’améliorer les conditions de vie de la population. Voici donc une série d’articles pour comprendre les enjeux de cette « relance ». Quand on touche le fond, on ne peut que remonter…

Il faut dire que dans le pays c’est pas la fête :

- Chute de l’activité interne : 47 000 PME ont fermé, avec un record historique dans le premier trimestre 2013. Ce qui va forcément de pair avec un endettement privé qui saute au plafond.

- Puisqu’on parle de dette, celle publique est à 93,4 % [1] à la fin de cette année, une des plus fortes augmentations en UE [2]. Et la dette privée, après une légère baisse, reste quand même de 185 % du PIB annuel [3]

- Baisse de l’activité économique de 6,7 % depuis la crise [4]

- Baisse cumulée de la consommation de 10 % en 6 ans [5]. La consommation a baissé dans tous les secteurs. Pour donner un exemple assez étalon comme les voitures : la conso de voitures est passée en 5 ans de 1,5 million à 700 000 par an [6].

- Baisse de la consommation énergétique de 20 %. La misère, ça c’est écologique !

- Plusieurs grands projets, les JO de Madrid 2020 et EuroVegas, sont aujourd’hui perdus ou à la poubelle. EuroVegas, c’était 261 000 emplois fixes et 4,7 millions de visiteurs annuels dans la Communauté de Madrid [7].

- L’immobilier continue de couler [8]. La “correction” de la bulle immobilière pourrait même nécessiter la destruction d’une bonne part des 800 000 constructions vides (estimation basse) qui ont à peine été construites ou ne sont pas terminées. Voilà l’immense gâchis de la surproduction au moment même où c’est la pénurie qui touche la population.

Pour gérer le problème se pose l’idée de créer une « bad bank » qui reprenne les droits sur ces constructions et en détruise une bonne partie. Elle passerait par un gel des propriétés et un dédommagement subventionné… par l’Etat lui-même avec la thune des gens! Joli tour de passe-passe. Finalement l’idée reste de détruire le stock pour relancer l’activité. Forcément, si l’on démolit ce qui a été construit en trop, il faut construire pour la demande à venir… De vrais génies qu’on vous dit [9].

Quant aux maisons appartenant aux banques, la SAREB un organisme financé largement par l’État et qui se fait d’ailleurs appeler « banco malo » (bad bank), les a racheté avec pour but de les revendre d’ici 15 ans pour « limiter la casse »[10].

Pendant ce temps, 500 000 personnes ont été jetées à la rue, des gens vivent dehors toujours en plus grand nombre.

Des dizaines de milliers de petits proprios se sont endettés pour construire des baraques dont ils sont expulsés et qui vont être détruites. Pour les plus démunis, les dettes sont gelées… pour un an. À voir ce qu’on va faire de ces bougres au terme du sursis.

Abracadabra… t’es pauvre!

Pour se réorienter vers son objectif de devenir l’atelier de l’Europe, l’Espagne a dû faire un sacré relooking social :

- Baisse du salaire [11] : la Fondation d’études d’économie appliquée (Fedea) calcule que les salaires ont baissé en Espagne de 12 % entre 2010 et 2012. Un recul salué par le chef du gouvernement espagnol. Dans un entretien au quotidien El País, Mariano Rajoy a estimé, le 10 décembre, que pour sortir de la crise, « une des clés est la modération salariale », ajoutant : « Dans les situations de difficulté, il vaut mieux gagner un peu moins et maintenir le plus grand nombre possible de postes de travail. »

- Mise en place de la réforme du travail, qui défonce le salaire minimum, les salaires et transforme les CDI en contrats jetables[12], mais ce n’est pas une raison pour s’arrêter en si bon chemin ! L’OCDE voit grand et en demande même plus : on remet le bois de chauffe les gars [13]. Le FMI a d’ailleurs fixé son objectif : mettre le CDI au même niveau de flexibilité que les temps partiels [14]. Ben voilà, vous l’avez votre CDI pour tous !

- Ces nouvelles mesures d’austérités se rajoutent à la déjà longue liste des réformes déjà réalisées [15].

- Le taux de chômage est stable cette année à 26 % [16] ! Les arguments du pouvoir ne sont pas très différents de ceux utilisés en France. Ils consistent principalement à communiqué en affirmant systématiquement que c’est le meilleur mois… depuis la crise !

- On note que depuis novembre, on a une légère amélioration, le chômage étant passé à un peu moins de 5,9 millions de personnes. En même temps, c’est dur de faire pire [17]. De plus, un tiers des chômeurs le sont depuis plus de deux ans. Alors forcément, bon nombre d’entre eux ont des dettes, et sont insolvables. Et ça met grave dans la merde les banques espagnoles.

Les banques espagnoles entre deux sauvetages…

Les banques ont déjà été sauvées plusieurs fois en Espagne. C’est un puits sans fond. En 2008, quand tout a pété dans le monde, l’État a dû confirmer une aide de 100 milliards[18].
En juin 2012, ce sont 41,3 des 100 milliards d’euros d’aides de l’UE qui sont passées à perte et profits dans les dettes des banques.

Évidemment, toute cette maille a été donnée aux structures les plus faibles, lorsqu’elles n’ont pas été carrément nationalisées. Eh oui, comme toujours, on nationalise les pertes. Depuis 2008, six organismes sont passés sous tutelle de l’État, il en reste encore trois aujourd’hui.

Assez marrant de voir les hérauts de la nationalisation, qu’ils nous parlent donc du succès du Crédit Lyonnais, de Dexia et de Bankia. Mais on traitera un de ces quatre ce sujet de la « nationalisation » si chère aux réformards de tous poils, si utile à nous faire payer la crise plein pot. D’autres banques encore ont fusionné. Et les plus fortes ont utilisé des fonds propres et des aides d’État.

En tout, c’est l’équivalent de 25 % du PIB espagnol qui y est passé, 250 milliards d’€ !

Face à ces chiffres la crédibilité des hérauts de la nationalisation en prend un coup. Qu’ils essayent encore de nous parler du succès du Crédit Lyonnais, de Dexia et de Bankia. Mais on traitera un de ces quatre dans un autre article ce sujet de la « nationalisation » si chère aux réformards de tous poils et si utile à nous faire payer la crise plein pot.

A force de lire El pais, on aurait presque l’impression que les banques espagnoles ont été remises à flot…Que nenni ! Les chômeurs insolvables et les PME qui coulent, ça c’est pas du fictif ! On a donc désormais 13 % de créances douteuses dans les banques (15 % en 2014 selon les prévisions). Et les entreprises vulnérables seules ont en cumulé 400 milliards de dette [19].

Ce que ça veut dire, c’est qu’on peut s’attendre à un autre, et puis encore un autre « sauvetage » : on fera payer les pauvres, et au bout, rien ne nous laisse penser que ça va s’améliorer.

Pour sortir de ça, la seule solution, c’est que d’autres secteurs rattrapent tout ça, que la croissance reparte, que le chômage baisse… Du structurel quoi ! Et pour ça, le patronat offre une solution improbable, voire loufoque : la « réorientation de l’économie »

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