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13 mars 2013 3 13 /03 /mars /2013 11:53

 

AUTOGESTION AFFICHE

 

Réunion Publique sur le thème "Histoire et actualité de l'augestion" organisée par Alternative Libertaire 34. Le débat sera l'occaion de parler de l'autogestion au travers d'expériences historiques révolutionnaires, mais aussi d'enjeux actuels de cette pratique. Le débat sera accompagné d'une brochure sur ce thème.

Le jeudi 21 mars à 19h au Full G, 5 rue des écoles laiques. Arret de tram Louis Blanc

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12 mars 2013 2 12 /03 /mars /2013 14:42

 Les violences des salariés de Goodyear contre la police ont défrayé la chronique. Sont-il des voyous qui ne respectent pas le cadre républicain ou tout simplement ont-il raison de ne pas se laisser faire par la police?

 

 


Le rituel est connu : dès que les opprimé-e-s se révoltent, ils et elles sont qualifiés d' « extrémistes » de « violents » et sont infantilisés par des journalistes. Les patrons voyous, les flics ripoux, les hommes ou femmes politiques corrompus n'ont pas droit au même traitement médiatique, loin de là !


Le 7 mars avait lieu une manifestation des salarié-e-s de l'usine Goodyear d'Amiens au siège de l'entreprise à Rueil-Malmaison, où se tenait un comité central d'entreprise sur l'avenir des 1 173 emplois concernés. Cela fait maintenant près de six ans  que ces salariés vivent sous la menace d’une fermeture du site, ballotés par des promesses de reprise. Pression sur l'emploi, dégradations des conditions de travail, stress, sont leur lot quotidien.



La manifestation s'est rapidement transformée en affrontement avec la police qui a donné du tonfa, du flash-ball et du gaz lacrymogène. S’est ensuivi un déchaînement médiatique contre les syndicalistes de l'usine. Nombre de journalistes ont affiché leur mépris de classe. Le soir même, sur RTL, l’inénarrable Marc-Olivier Fogiel, sommait Mickaël Wamen, de la CGT de « condamner » cette violence. Peu avant, c’était Pascale Clark qui l’étrillait sur France Inter
, qualifiant le comportement ouvrier de « belliqueux ». Cette attitude servile n'est pas sans rappeler celle de David Pujadas, qui avait rappelé à la loi Xavier Mathieu, militant CGT de l'usine Continental dans son journal télévisé.


Pourtant la colère des Goodyear est légitime. Comme est légitime la colère des milliers de personnes licenciées chaque mois, [alors que les profits des grandes entreprises restent mirobolants.
La violence c'est celle de ces patrons de leurs actionnaires qui jettent les gens dans la misère après avoir profité de leur travail jusqu'au bout. La violence c'est celle de la police toujours là pour défendre les riches et celle de la justice toujours là pour condamner les révoltés. Cette violence c'est la violence du capitalisme.


Que fait le gouvernement « socialiste » face à cette violence ? Rien de plus, rien de moins que Sarkozy et sa clique. Goodyear, ArcelorMittal, Sanofi, PSA, Virgin : la stratégie est la même. On fait un peu d'agitation devant les caméras [pour la communication gouvernementale,
puis on savonne la planche aux salarié-e-s en lutte, et s’ils s’obstinent, on leur envoie les CRS, et on traîne les syndicalistes en justice.


Suite à la manifestation du 7 mars, la réaction du gouvernement a été de condamner les ouvrières et les ouvriers de Goodyear. Sur RMC et BFM-TV, le secrétaire du parti au pouvoir Harlem Désir, a déclaré sur un ton compassé « comprendre » leur réaction, mais « condamner les violences ». Pire le premier flic de France, Manuel Valls, a déclaré, entre deux coups de menton, que la justice serait saisie.


Les ouvrières et les ouvriers de Goodyear ont raison !

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8 mars 2013 5 08 /03 /mars /2013 16:22

controleur-inquisiteur.gifHarceler des honnetes RSAstes (non qu'il y en ait des malhonnetes) et divers allocataires est le passe temps favori des tristes sires qui se prétendent travailleurs sociaux à la CAF. Malgré l'arbitraire, il est possible de leur résister. Voici un petit guide...

 

Vous venez de recevoir un trop percu de votre CAF et vous n’êtes pas d’accord, alors je lisez ceci et vous vous retrouverez à armes égales face à elle si vous décidez de saisir la justice afin de faire respecter le droit.


Ce qu’il faut retenir de ce qui est mentionné ci-dessous :

• La Caf doit vous envoyer un courrier pour vous notifier le trop perçu et il lui appartient de prouver en cas de contestation sur la réception de cette notification que celle çi vous a bien été adressée.

• Cette notification doit être motivée, donc une formule générale indiquant « nous avons réexaminé votre dossier » « nous avons modifié votre situation professionnelle »… n’est pas considérée comme motivée. (par contre la mention « vous avez repris une activité professionnelle depuis le 1er mars 2012 alors que nous vous connaissions au chômage non indemnisé, de ce fait vous ne pouvez plus bénéficier de la neutralisation des revenus d’activité pour le calcul de vos droits » est, elle, correcte).

• Cette notification doit être signée et comporter également le nom, prénom et qualité de la personne qui vous notifie la décision.

• En aucun cas la Caf n’a le droit de commencer à récupérer le trop perçu avant 2 mois sur vos prestations sauf si vous le lui demandez, de même votre Caf ne peut pas prélever sur votre compte bancaire sans votre accord à moins que vous n’ayez reçu une contrainte.

• Si vous n’êtes pas d’accord sur le motif du trop perçu ne déposez pas une demande de remise de dette car cela équivaut à une reconnaissance de la dette et en cas de refus de remise dette vous ne pourrez plus contester le trop perçu en saisissant le tribunal.

• En cas de litige sur la date à laquelle vous avez pu indiquer votre changement de situation ou de demande seule la date de la poste est valable (Il faut savoir que les Caf ne conservent pas à l’heure actuelle les enveloppes).

• Si la Caf vous a versé à tort des prestations (elle a fait une erreur) alors qu’elle avait tous les éléments vous pouvez demander au tribunal des dommages et intérêts d’un montant au moins égal à la somme qu’il vous est demandé de rembourser et ce au titre de l’article 700 du Code de Procédure civile.

Voilà l’essentiel de ce que vous devez savoir, les textes qui précisent ce qui est indiqué ci-dessus sont mentionnés ci-dessous (à vous ou votre avocat de fonder votre recours dessus) Ce trop perçu peut être justifié (vous avez déclaré tardivement ou omis — inconsciemment ou consciemment — un changement de situation entraînant une modification de vos droits) ou il peut être injustifié (la CAF a fait une erreur lorsqu’elle a traité votre dossier entraînant le trop perçu ou elle s’était trompé auparavant et vient de constater son erreur) ou peut-être “partiellement” justifié (vous avez déclaré à temps un changement de situation mais du fait du délai de traitement de votre dossier la modification de vos droits n’a pu être prise en compte à temps).

La Caf lors de cette action en recouvrement doit respecter quelques règles qu’elle n’applique pas toujours :

I) Code de la sécurité sociale. – Article R133-9-2 L’action en recouvrement de prestations indues s’ouvre par l’envoi au débiteur par le directeur de l’organisme compétent d’une notification de payer le montant réclamé par tout moyen permettant de rapporter la preuve de sa date de réception. Cette lettre précise le motif, la nature et le montant des sommes réclamées et la date du ou des versements donnant lieu à répétition. Elle mentionne l’existence d’un délai de deux mois imparti au débiteur pour s’acquitter des sommes réclamées et les modalités selon lesquelles les indus de prestations pourront être récupérés, le cas échéant, par retenues sur les prestations à venir. Elle indique les voies et délais de recours ainsi que les conditions dans lesquelles le débiteur peut, dans le délai mentionné au deuxième alinéa de l’article R. 142-1, présenter ses observations écrites ou orales. À l’expiration du délai de forclusion prévu à l’article R. 142-1 ou après notification de la décision de la commission instituée à ce même article, le directeur de l’organisme créancier compétent, en cas de refus du débiteur de payer, lui adresse par tout moyen permettant de rapporter la preuve de sa date de réception une mise en demeure de payer dans le délai d’un mois qui comporte le motif, la nature et le montant des sommes demeurant réclamées, la date du ou des versements indus donnant lieu à recouvrement, les voies et délais de recours et le motif qui, le cas échéant, a conduit à rejeter totalement ou partiellement les observations présentées.

II) Loi du 12 avril 2000 (Loi n° 2000-321 du 12 avril 2000 relative aux droits des citoyens dans leurs relations avec les administrations )

Article 4 “Dans ses relations avec l’une des autorités administratives mentionnées à l’article 1er, toute personne a le droit de connaître le prénom, le nom, la qualité et l’adresse administratives de l’agent chargé d’instruire sa demande ou de traiter l’affaire qui la concerne ; ces éléments figurent sur les correspondances qui lui sont adressées. Si des motifs intéressant la sécurité publique ou la sécurité des personnes le justifient, l’anonymat de l’agent est respecté. Toute décision prise par l’une des autorités administratives mentionnées à l’article 1er comporte, outre la signature de son auteur, la mention, en caractères lisibles, du prénom, du nom et de la qualité de celui-ci. Article 16 Toute personne tenue de respecter une date limite ou un délai pour présenter une demande, déposer une déclaration, exécuter un paiement ou produire un document auprès d’une autorité administrative peut satisfaire à cette obligation au plus tard à la date prescrite au moyen d’un envoi de correspondance, le cachet apposé par les prestataires de services postaux autorisés au titre de l’article L. 3 du code des postes et des communications électroniques faisant foi, ou d’un envoi par voie électronique, auquel cas fait foi la date figurant sur l’accusé de réception ou, le cas échéant, sur l’accusé d’enregistrement adressé à l’usager par la même voie conformément aux dispositions du I de l’article 5 de l’ordonnance n° 2005-1516 du 8 décembre 2005 relative aux échanges électroniques entre les usagers et les autorités administratives et entre les autorités administratives”

Article 25 Les décisions des organismes de sécurité sociale et de mutualité sociale agricole de salariés ou de non-salariés ordonnant le reversement des prestations sociales indûment perçues sont motivées. Elles indiquent les voies et délais de recours ouverts à l’assuré, ainsi que les conditions et les délais dans lesquels l’assuré peut présenter ses observations écrites ou orales. Dans ce dernier cas, l’assuré peut se faire assister par un conseil ou représenter par un mandataire de son choix.

III) Loi n° 79-587 du 11 juillet 1979 relative à la motivation des actes administratifs et à l’amélioration des relations entre l’administration et le public. Article 1) Les personnes physiques ou morales ont le droit d’être informées sans délai des motifs des décisions administratives individuelles défavorables qui les concernent. À cet effet, doivent être motivées les décisions qui : (…) -retirent ou abrogent une décision créatrice de droits ;

IV) Ces textes ont été repris par la CIRCULAIRE INTERMINISTÉRIELLE N° DSS /2B/4D/2010/214 du 23 juin 2010 relative au recouvrement des indus de prestations et à l’habilitation des directeurs des organismes de sécurité sociale à les recouvrer par voie de contrainte en son paragraphe 1.1. La notification de l’indu et 1.2. La forme de notification de l’indu

1.1. La notification de l’indu L’article 25 de la loi du 12 avril 2000 et l’article R.133-9-2 du code de la sécurité sociale prévoient que l’action en recouvrement des prestations indues s’ouvre par l’envoi au débiteur, par le directeur de l’organisme de sécurité sociale, d’une notification de payer le montant réclamé. Ils prévoient que cette notification doit : – préciser le motif, la nature et le montant des sommes réclamées et la date du ou des versements indus ; – mentionner l’existence d’un délai imparti au débiteur pour s’acquitter des sommes réclamées ; – indiquer les délais et voies de recours ; – préciser les conditions dans lesquelles le débiteur peut, dans le délai mentionné au 2e alinéa de l’article R. 142-1 (soit de 2 mois), présenter ses observations écrites ou orales (dans ce dernier cas l’assuré peut se faire assister par un conseil ou représenter par un mandataire de son choix).

1.2. La forme de notification de l’indu Ainsi, dès lors qu’un indu est constaté, l’organisme de sécurité sociale est tenu de le notifier au débiteur. Cette notification pourra être effectuée par lettre simple notamment pour des indus de montants peu importants en raison des coûts de gestion engendrés. II est toutefois précisé sur ce point que si le débiteur conteste l’existence ou la date de notification de l’indu, le juge considère en général qu’une lettre simple ne permet pas d’apporter la preuve que la notification a effectivement été portée à la connaissance du débiteur. Il appartient alors au créancier, en l’espèce l’organisme de sécurité sociale, d’apporter la preuve, par tous moyens, que l’indu a bien été notifié au débiteur. La saisine de la commission de recours amiable (CRA), la demande de remise de dettes, l’envoi d’observations par le débiteur ou toute autre manifestation du débiteur par rapport à l’indu permettent d’apporter la preuve de cette notification. Dans l’hypothèse où la caisse n’est pas en mesure de rapporter cette preuve, elle ne peut opposer au débiteur la forclusion de son recours en commission de recours amiable (CRA). Ainsi, la Cour de cassation a considéré que lorsque la notification n’est pas établie, l’intéressé doit être considéré comme n’ayant pas eu connaissance du délai de recours amiable et la forclusion ne peut pas lui être opposée (Cass. soc., 12 janvier 2001, n° 99-14071). Il est recommandé aux caisses de notifier par lettre recommandée avec accusé de réception les indus dont le montant est important ou ceux présentant un caractère frauduleux pour éviter des contestations ultérieures sur la date de notification de l’indu et par conséquent sur celle de sa prescription

Le recours gracieux préalable en matière de sécurité sociale

“En premier lieu toute décision qui n’a pas été contestée devant la commission de recours amiable dans le délai de deux mois prévu à l’article R.142 précité acquiert un caractère définitif et ne peut plus être remise en question ; cette solution fondée sur la forclusion qui s’attache à ce délai (Soc. 12 juillet 1990, Bull. n° 367) a été récemment appliquée s’agissant d’actions en répétition d’indu, exercées par des caisses contre des praticiens (Soc. 6 mai 1999, Bull. n° 193 – 2 mars 2000, pourvoi n° 98-15.117) ; en effet, si le redevable n’a pas contesté la mise en demeure qui lui a été délivrée, la dette est immédiatement exigible (Soc. 20 mai 1999, pourvoi n° 97-19.781). Il résulte également du caractère obligatoire de ce préalable, que la saisine de la commission de recours amiable détermine par son étendue, celle du juge judiciaire et que toute demande contentieuse qui n’aura pas fait l’objet d’un recours amiable sera déclarée irrecevable (Soc. 28 janvier 1999, pourvoi n° 97-13.274). En application de l’article 123 du nouveau Code de procédure civile cette fin de non-recevoir pourra être proposée en tout état de cause, mais seulement devant les juges du fond (Soc. 30 avril 1997, Bull. n° 159). Enfin, même soumise par voie d’exception, dans une instance en paiement introduite par l’organisme social, une demande qui n’aurait pas été soumise à la commission de recours amiable reste irrecevable (Soc. 28 mars 1991, pourvoi n° 90-10.025 – 25 mai 2000 précité).” Article 700 du code de procédure Civile Comme il est dit au I de l’article 75 de la loi n° 91-647 du 10 juillet 1991, dans toutes les instances, le juge condamne la partie tenue aux dépens ou, à défaut, la partie perdante, à payer à l’autre partie la somme qu’il détermine, au titre des frais exposés et non compris dans les dépens. Le juge tient compte de l’équité ou de la situation économique de la partie condamnée. Il peut, même d’office, pour des raisons tirées des mêmes considérations, dire qu’il n’y a pas lieu à cette condamnation.

La CAF des CÔTES D’ARMOR condamnée pour manquement à son devoir d’information

Partie 2 – L’accueil et le traitement des réclamations des allocataires par les CAF Isabelle Sayn paragraphe : Le contrôle juridictionnel du bienfondé de la décision (…) La question du bien-fondé de la demande de répétition se pose d’ailleurs, indirectement, à l’occasion des actions en responsabilité introduite par les assurés contre la caisse jugée responsable du préjudice consécutif à l’obligation de rembourser les sommes indûment versées par la caisse, à la suite d’une erreur de ses services. Les juges acceptent, aujourd’hui, d’apprécier la responsabilité de la CAF pour faute simple et parviennent, ainsi, à compenser le montant de la somme effectivement remboursée au titre de l’indu par des dommages et intérêts reçus au titre du préjudice subi par l’obligation de rembourser. Se situant alors sur le terrain de la responsabilité civile, ils apprécient le bien-fondé de l’indu alors même que la CRA a décidé le maintien de tout ou partie de la dette d’indu. L’usage qui prévaut dans les CAF reste cependant de tenir pour irrecevable la contestation lorsqu’elle a été précédée d’une demande de remise de dette.

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7 mars 2013 4 07 /03 /mars /2013 17:02

Le président du Venezuela est mort, la gauche latino-américaine et européenne pleure son modèle, celui qui prétendait réaliser un « socialisme du XXIe siècle » et qui, en réalité, a surtout cherché à bâtir un capitalisme national, main dans la main avec un patronat patriote. S’il a mis la rente pétrolière au service des programmes sociaux, le régime chaviste a, pour le reste, toujours étranglé toute voix dissidente sur sa gauche, toute manifestation d’un mouvement social autonome. Chavez était un caudillo, dans la tradition latino-américaine : un leader charismatique porté par les masses. C’est l’occasion de relire ce qu’Alternative libertaire a écrit à son sujet :

- « Venezuela : Les deux visages du chavisme », dans les pages International de janvier 2007.
- « 1992 : Chávez, du putschiste au caudillo », les pages Histoire de février 2012.

Pour savoir où trouver Alternative libertaire près de chez vous, consultez www.trouverlapresse.com. Sinon, abonnez-vous !

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6 mars 2013 3 06 /03 /mars /2013 12:53

Photos-visite-Marine-018.JPGL'extreme droite droite donne un sens bien particulier à certains mots. Voici  un decryptage de leur lexique qui nous est fourni par Feu de prairie

 

Colonisation: La colonisation n’existe que pour un sens selon les nationalistes, et ce n’est pas celui qu’on croit… L’invasion de l’Algérie par la France pour ne pas rembourser ses dettes en blé, les massacres ayant suivi, l’asservissement, l’apartheid, l’esclavagisme, les déportations, en Afrique, en Asie et ailleurs? En parler est interdit, c’est de la « repentance » ou du « masochisme » face à une invasion que l’on subirait: le peuple français aurait déjà trop donné (reste à savoir quoi, les camps d’internement pour les vietnamiens réfugiés ou les taudis dans lesquels les harkis furent parqués? Les quartiers ouvriers des années 70 fonctionnant comme des prisons pour travailleurs immigrés ou les humiliations culturelles quotidiennes?). Nous avons déjà écrit plusieurs articles sur le révisionnisme historique qu’ils pratiquent, notamment avec la publicité faite à un « racisme anti-blanc » qui serait la preuve d’un inversement de la colonisation. Bien sûr, nos fafs oublient toute l’Histoire humaine, puisque la France est encore un pays impérialiste intervenant largement dans l’économie et la vie politique de ses anciennes colonies… De plus, ils nient également le processus de création de la nation française, qui ne s’est pas construite sur un choc des civilisations. Ça, c’est de la mythologie. Étudier la réalité des migrations, des conflits, des luttes culturelles et religieuses et de la formation de l’État permet de faire exploser touts ces mythes barbares. Ils prétendent représenter la tradition… Qu’ils apprennent leur histoire d’abord!

 

Lobby: lobby gay, lobby sioniste, lobby musulman, lobby du métissage, lobby féministe, etc, les nationalistes utilisent ce terme à toutes les sauces. Le principe est simple et relève d’un grand classique du populisme: il s’agit de faire passer les revendications d’un groupe minoritaire, souvent d’une population opprimée d’ailleurs, pour illégitimes et dictatoriales. Aux droits démocratiques des minorités, les fafs opposent le prétendu « peuple français » fantasmé dans une abstraction sur le mode du terroir et du sang. Barrès reviens, tu as oublié tes chiens… En vérité, l’organisation en lobby n’existe pas en France car la structure de l’Etat français rend bien peu efficace les groupes répondant à cette définition (seule la franc-maçonnerie pourrait à la limite correspondre, du moins dans les fantasmes répandus, car en fait sa grande diversité en fait une structure assimilable à un réseau d’influence interclassiste). Amusant de constater que les « lobbys » dénoncés ici sont pour autant aux États-Unis l’apanage… de la droite radicale, principalement. Et que ce qui s’en rapproche dans notre système serait le corporatisme, qui lui est au contraire défendu par les nationalistes. Cohérence, vous avez dit?

 

Mondialisme: Grand Satan pour commentateurs fafs, terme à sortir une fois par message minimum. Le mondialisme ne signifie pas grand chose, c’est un gloubi-glouba de peurs transnationales. Globalement c’est l’idée selon laquelle le monde actuel part en cacahuète (jusque là, on est d’accord), qu’il y a des riches puissants et relativement unis opposés à des plus pauvres privés de pouvoir politique (pour résumer, bon ça, tout le monde peut le vérifier) et que des élites mondiales se sont entendues pour détruire nos nations millénaires (sic) en amenant des millions d’immigrés permettant de modifier la culture, de métisser les populations et de baisser les salaires, avec l’aide de SOS Racisme, de l’UMP, du NPA, du CRIF et des salafistes alliés aux sionistes. On pourrait penser qu’on sort du domaine du politique pour entrer dans celui de la névrose. Mais il s’agit en fait des grandes lignes de l’analyse fasciste traditionnelle, remises au gout du jour… Corolaire de cette théorie: les « gauchistes » partageraient le même but que les libéraux, à savoir abattre les frontières pour créer un gouvernement central, un « nouvel ordre mondial ». Malgré la popularité de ces élucubrations reposant sur une vision anti-dialectique de la mondialisation, les faits sont têtus: les seuls résistants aux plans d’austérité, les seuls défenseurs des cultures diverses, les seuls qui refusent la collaboration de classe, et qui proposent un autre monde, un autre système, ce sont les progressistes radicaux, et donc les révolutionnaires. Nationaliste, tu dis combattre le mondialisme tel un bobo en refusant l’installation d’un magasin étranger? Regarde d’abord les fringues que tu portes. Tu prétends défendre ta culture? Tu la réduis à trois symboles, à la violence et à la défonce autodestructrice… Tu dis protéger ton patrimoine Tu refuses de voir que ceux qui continuent de parler ta langue régionale sont à l’opposée de tes idées. Et tout ceci est logique: malgré les étiquettes que tu te colles, tu restes un idiot utile du système en place, qu’il se prétende national ou multinational.

 

Noms des délinquants: A la moindre brève au sujet d’un téléphone volé, tous les commentateurs droitards se jettent sur l’occasion pour demander à grands cris le nom des délinquants, se réjouissant si ils ont une origine étrangère et insultant les médias pour ne pas les révéler plus souvent (alors que la bonne question serait: pourquoi les médias relatent ils de façon si complaisante certaines histoires de « délinquance » plutôt que d’autres? Quelles sont les classes sociales concernées et les quantités?). Quand il s’agit de viols commis par des proches de la victime (l’immense majorité des cas) cela les intéresse moins. Et surtout, quand il s’agit de grande délinquance, de patrons voyoux, d’arnaques à la sécu, que les vols se comptent en millions et sans forcément être punis, bref quand on a affaire à la délinquance en col blancs qui vole quantitativement bien plus que les petites frappes, et parfois même légalement, là nos braves droitards ne veulent surtout pas savoir.

 

Peuple: Mélange d’ouvriers fermant leur gueule et de patrons patriotes, bref, chaque chose à sa place derrière le drapeau et si tu es en bas de l’échelle sociale, bouffe l’austérité sans te plaindre, tu devrais déjà être content de ne pas avoir un minaret dans ton jardin. Quoi, tu viens de te faire licencier? Tu en es réduit à manger des croquettes pour animaux et à vivre dans 8 mètres carrés? Ne blâme pas ton patron, c’est surement la faute à quelque technocrate hors d’atteinte. Surtout, continue de voter et de regarder la télé, il y a un formidable débat ce soir, « Marine Le Pen / Copé / Ayrault: cassage de grèves, austérité, repli individuel et abrutissement de masse, enfin un programme commun au delà des clivages? ».

 

Syndicat: Bête noire du droitard, le syndicat est dans son esprit un mélange de « beauf » encarté à la CGT et l’empêchant d’arriver à l’heure au travail, de patron du Medef (pas vraiment français) et de gauchiste furieux syndiqué à SUD ou à la CNT. On passera sur les approximations, elles caractérisent la propagande nationaliste qui fait de la mauvaise foi et du mensonge politique un outil à part entière. Le syndicat l’emmerde bien car il ne le comprend pas (d’où les approximations!): le FN a bien essayé d’en créer, mais ils ont été interdits. Ce qu’il faudrait selon lui, ce sont donc des syndicats abandonnant définitivement toute solidarité de classe, tous réflexes même basiques de protection des travailleurs, pour fonctionner sur le modèle corporatiste évoqué plus haut. Et voilà le nationaliste « antilibéral » rejoignant totalement  les schémas et haines du libéral qu’il prétend combattre… Sans se rendre compte que si une grève à la SNCF le met hors de lui, alors un état corporatiste le rendrait fou en quelques jours! A moins d’être tenu d’une main de fer par un gouvernement mettant au pas le mouvement social et écrasant les travailleurs. Ce qui est au fond son souhait.

 

USA: Grand Satan (numéro deux) pour certains, modèles pour d’autres, les nationalistes sont divisés. Tout comme pour Israël en fait. Néanmoins, un certain anti-américanisme primaire demeure. Il ne faut pas y voir une solidarité mal exprimée avec les peuples subissant l’impérialisme US. C’est seulement et très souvent un racisme classique qui imprègne d’ailleurs une partie de la gauche et permet de minimiser les crimes de notre propre impérialisme en allant voir ailleurs, en faisant passer l’état français pour victime de puissances supérieures. Facile mais mensonger et simpliste. Le peuple américain subit une domination semblable à celle des classes populaires françaises, avec un racisme très fort également et des mesures d’austérité hardcore. La solidarité avec tous les peuples devrait primer contre les ennemis communs. Mais face à l’anti-américanisme de ceux qui se trompent de cible, il n’est pas inutile de rappeler que quand il a fallu choisir son camp, les nationalistes français ont défendu l’impérialisme américain. Ce fut le cas pendant la guerre du Vietnam (avec les Comités Sud Vietnam, pas un gros succès), avec les « repentis » d’Occident ou avec maintenant les identitaires défendant les fast foods contre « l’islamisation ». Comme on le dit souvient ici, ça nous ferait bien rire si ce n’était pas si lamentable et si cela ne participait pas à une mobilisation de masse réactionnaire…

 

Repris sur Feu de prairie

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4 mars 2013 1 04 /03 /mars /2013 10:22

LAPD-Cop-Killer-Christopher-Dorner-is-A-HERO.jpgVoici deux articles de la presse bourgeoise sur la traque et le décès de Chistopher Dorner, ex policier parti en guerre contre la LAPD. Ce fait divers est interessant car sous le traitement des médias dominant il montre le combat d'un homme (qui a des méthodes discutables) parti en guerre contre une instution, la police qui a des méthodes qui le sont beaucoup plus.

En effet, Dorner est présenté comme un fou de type Mohammed Merah. En effet il a attaqué en loup solitaire plusieurs policiers avant de connaitre un fin tragique en se "suicidant". Si on creuse un peu on se rend compte que les choses ne sont pas si simple. En effet Dorner a été licencié de la police pour "faux témoignage": c'est à dire qu'il a voulu dénoncer une bavure (des policier qui ont donné des coups de pied dans la tête d'un handicapé mental). Lors de l'enquête, le témoignage de la victime handicapée mentale n'a pas été pris en compte et il s'est retrouvé face aux témoignage de 3 policiers qui l'accusaient d'affabulation. Il a alors été mis à pied. De même, il a trouvé la mort dans des circonstances troubles puique selon la police de Los Angeles, il aurait mis le feu à son chalet après s'etre tiré un balle dans la tête!

Retour sur la traque de Christopher Dorner, ex-policier américain en cavale


 
1

La traque qui a tenu l'Amérique en haleine pendant 10 jours semble sur le point de se conclure. Mercredi 13 janvier, la police de Los Angeles (LAPD) a annoncé avoir retrouvé un corps calciné dans le chalet où Christopher Dorner, ex-policier en cavale soupçonné d'avoir tué trois personnes, s'était barricadé. Francetv info revient sur cette affaire.

Qui est Christopher Dorner et de quoi est-il accusé ?

Âgé de 33 ans, Christopher Dorner est militaire de réserve et ancien policier. En 2008, il est renvoyé du LAPD pour avoir fait de fausses déclarations à propos de l'une de ses supérieurs, Teresa Evans. Il l'avait accusé d'avoir frappé un suspect, ce qu'a plus tard démenti une commission d'enquête. Celle-ci avait par ailleurs noté que les déclarations de Dorner étaient intervenues juste après qu'il eut reçu une évaluation négative de son travail par Evans.

Dorner ne digère pas cette exclusion : lundi 4 février, il publie sur internet un manifeste (en anglais) dans lequel il menace de mort toutes les personnes qu'il juge responsables de son renvoi. Il aurait commencé à mettre ses menaces à exécution la veille, en tuant par balles un couple, dont la fille d'un officier à la retraite cité dans son manifeste. Il est également soupçonné d'avoir tiré sur deux officiers dans le comté de Riverside (Californie) dans la nuit du mercredi au jeudi 7 février, tuant l'un et blessant l'autre. Il aurait enfin blessé un autre policier dans un incident séparé.

Comment la police l'a-t-elle traqué ?

Pour mettre la main sur Dorner, le LAPD a sorti les grands moyens, puisque plus de 100 hommes ont été lancés à sa poursuite après le premier meurtre. Aidée du FBI, la police a en outre placé sous haute protection plus de 40 personnes citées dans le manifeste du suspect. Le patron de la police de Los Angeles a par ailleurs jugé Dorner "extrêmement dangereux", en raison des "nombreuses armes à sa disposition, notamment des fusils d'assaut". Cette véritable chasse à l'homme a connu des dérapages. Jeudi 7 février au matin, la police a dû reconnaître une bavure, après avoir tiré sur deux civils qui sortaient d'un véhicule identique à celui du suspect.

Tout est bon pour accélérer sa capture : dimanche 10 février, le maire de Los Angeles a promis une récompense d'un million de dollars pour toute information permettant d'arrêter Dorner.

Que s'est-il passé mardi soir ?

Dorner a été repéré mardi 12 février à la mi-journée par les autorités après avoir volé un véhicule à Big Bear. Un évènement inespéré pour les enquêteurs, qui s'étaient déclarés quelques heures plus tôt "déçus" par leur chasse à l'homme infructueuse. Certains évoquaient même l'hypothèse d'une fuite du suspect au Mexique.

Après une brève course poursuite, le fugitif a abandonné son véhicule et s'est barricadé dans un chalet isolé. Il a alors engagé des tirs avec les quelque 200 officiers qui l'encerclaient et alourdi le bilan de ses victimes, tuant un officier et en blessant grièvement un second. Le chalet a pris feu après une intervention des forces spéciales.

Après avoir dans un premier temps démenti l'information, la police citée par la BBC (article en anglais) a reconnu dans la nuit avoir retrouvé les restes d'un corps carbonisé dans les décombres.

La police se défend d'avoir sciemment tué Christopher Dorner

 

Les forces de l'ordre de Los Angeles affirment avoir simplement "tenté de neutraliser" l'ex-policier tueur retranché dans un chalet.

 

Le chalet a été dévasté par les flammes. (John Valenzuela/AP/SIPA)

Le chalet a été dévasté par les flammes. (John Valenzuela/AP/SIPA)
Sur le même sujet

Les forces de l'ordre californiennes ont nié mercredi 13 février avoir délibérément mis le feu au chalet dans lequel est probablement décédé Christopher Dorner, un ex-policier responsable de la mort de quatre personnes dans une vendetta contre la police de Los Angeles.

Au lendemain du rocambolesque épisode qui a mis fin à six jours d'une vaste chasse à l'homme en Californie (ouest), les forces de l'ordre étaient pressées de questions sur les circonstances de l'incendie du chalet où s'était barricadé la fugitif, près de la station de ski de Big Bear, à deux heures de Los Angeles.

Les restes d'un corps calciné ont été retrouvés dans les décombres et l'autopsie dira s'il s'agit du corps de Christopher Dorner - ce dont la police, qui a officiellement mis fin à la chasse à l'homme, est persuadée.

"Je peux vous dire que ce n'était pas délibéré, nous n'avons pas intentionnellement mis le feu au chalet pour faire sortir Christopher Dorner", a déclaré à la presse John McMahon, shérif du comté de San Bernardino.

Six jours de traque

John McMahon a cependant confirmé que des bouteilles de gaz inflammable avaient été jetées dans le chalet par les forces de l'ordre, après que le suspect eut refusé de se rendre.

"C'était digne d'une zone de guerre et nos officiers ont continué à avancer (...) pour tenter de neutraliser" le suspect, a précise John McMahon. "Les tirs [du suspect] continuaient mais nos officiers n'ont pas abandonné". Le mystère reste entier sur l'endroit où est resté caché le suspect pendant les six jours de recherches intensives dans la région de Big Bear.

La police a été interrogée sur ce sujet, et sur certaines informations de presse assurant qu'il serait resté terré dans un chalet à deux pas du poste de commandement du shérif, mais les autorités n'ont fourni aucune réponse.

Vendetta meurtrière

Christopher Dorner avait été repéré mardi midi après avoir volé un véhicule et avait été aussitôt pris en chasse par la police. Après avoir abandonné le véhicule, il s'était barricadé dans un chalet, qui a pris feu après un assaut des forces de l'ordre.

L'ex-membre de la police de Los Angeles (LAPD) et militaire réserviste de 33 ans s'était lancé dans une vendetta meurtrière contre le LAPD après son renvoi des forces de l'ordre en 2008, qu'il considérait injuste.

Il a tué trois personnes dont un policier entre les 3 et 7 février, et a tué un deuxième officier mardi, dans un échange de tir.

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1 mars 2013 5 01 /03 /mars /2013 14:22

genrations.jpgVoici un article des camarades de la CGA Montpellier sur le conspirationnisme. Pour paraphraser August Bebel, disons que le conspirationnisme est le "socialisme des imbéciles". Un petit decryptage.

 

Les théories conspirationnistes sont de retour, notamment sur Internet. Il faut constater que les sites et vidéos de théorie du complot fleurissent sur internet et ont de l'écho. Même si les théories du complot ont toujours existé, elles ont su s'adapter à ce nouveau média et toucher une population assez large. Il n'est plus rare de constater les relents « conspi » de certains discours en manifestation. Même à Saint-Imier, aux rencontres internationales anarchistes, quelques personnes faisaient part de leur volonté de parler du groupe de Bilderberg ou de la commission trilatérale, comme « LE » sujet dont il faut parler, dépassant en importance tous les autres. Dans le rap français aussi, on trouve des textes reprenant pleinement les thèses conspirationnistes : par exemple Rockin' Squat (ancien membre du groupe Assassin) et Keny Arkana, deux artistes renommé·e·s et politisé·e·s, qui n'ont pas hésité à « dénoncer » les Illuminati, groupe secret qui comploterait pour dominer le monde. Les théories du complot sont souvent associées à l'antisémitisme, le racisme et la haine de l'autre, on imagine une sorte de fantasme qui permet de justifier un État fort, autoritaire, fasciste pour s'attaquer à un bouc émissaire. Historiquement les succès des théories du complot ont toujours permis l'expansion des thèses d'extrême-droite et pourtant, ceux et celles qui portent ce discours ne sont pas toujours de mauvaise foi. C'est pourquoi il nous parait important de réagir, de proposer un discours politique sur ce sujet afin de mettre en garde contre cette façon de raisonner. Il faut pour cela connaître et identifier ce type de propos et ensuite analyser les pièges dans lesquels il ne faut pas tomber.

 

Le problème de ces idées, ce n'est pas tant les fausses « vérités » qu'elles véhiculent, que les schémas de pensée et les comportements qui en découlent. Si on commence à se convaincre qu'un petit groupe de personnes diaboliques a, en secret, réussi à prendre le contrôle de la majeure partie des pouvoirs à un niveau à peine imaginable, on peut passer d'une critique révolutionnaire à un comportement anti-révolutionnaire. D'abord, on centralise notre attention sur ce groupe secret, et on attribue beaucoup de maux de notre société à sa volonté destructrice. C'est ainsi qu'une critique du système (patriarcal, capitaliste, …) se transforme en recherche de boucs émissaires. Prenons l'exemple de la crise de la finance de 2008, il n'est pas rare d'entendre qu'elle serait le fruit d'une financiarisation débridée avec quelques banques d'investissement (notamment Goldman Sachs) dans le rôle d'épouvantail. L'idée selon laquelle le système capitaliste est un système fonctionnant par crise et que, plus il est important, plus ces crises sont lourdes de conséquences sur les populations, passe moins bien que celle qui consiste à dire : occupons-nous de la bourse et tout ira bien ! On voit bien sur cet exemple comment les théories des conspirations dépolitisent les débats : d'une analyse d'un système avec ses ressorts, ses contraintes et ses conséquences on passe à l'appréciation de telle personne ou telle entreprise et on juge sa bienveillance ou sa malfaisance supposées. Dans les débats, cela se traduit par une perte de temps et de salive, sur les blogs, on appelle ça troller : rendre stérile une discussion. Aller vérifier telle information sur telle personne ou entreprise demande du temps et de l'énergie et éloigne du vrai sujet : la critique du système.

 

Ainsi, la critique du conspirationnisme ne doit pas se limiter à contrecarrer méthodiquement les théories les plus farfelues et montrer qu'elles sont absurdes. Il faut débusquer les mécanismes de réflexion sur lesquels elles s'appuient et les partager pour s'en défaire. Ces théories peuvent paraitre séduisantes pour n'importe qui : après tout, n'y aurait-il pas un complot mondial de la classe possédante contre la classe des travailleur·euse·s ? Il faut trouver des outils de défense intellectuelle qui permettent à toutes et à tous de cerner rapidement l'intérêt d'une théorie, d'une discussion, d'un débat et de se prémunir contre la confusion, l'inaction que représentent les théories du complot.

 

Ce que sont les conspirations

 

Le savoir de type scientifique ne donnant pas de réponse immédiate et simple à la recherche du sens, celle-ci s'épuise à travers d'autres moyens. Nous avons été formé·e·s, instruit·e·s, mais cette formation n'est pas adéquate à l'acquisition d'une habileté à trier les propositions en distinguant leur qualité et en établissant des critères à la fois de vérité et de justice.

 

Les théories du complot pourraient exister depuis la nuit des temps, mais apparaissent clairement par écrit avec la fin de l’hégémonie religieuse. Après 1980, les complots changent d’apparence, ils sont réactivés par hybridation avec des thèmes ésotériques (satanisme, magie, ancienne civilisation, extraterrestres…)

Le complot mêle des domaines plus originaux comme la géographie (la théorie de la terre creuse), la médecine (vaccins) ou des mythes plus urbains (11 septembre 2001, zone 51, triangle des Bermudes...) Avec l’Internet, le complot mute. Il va favoriser la banalisation et la prolongation des rumeurs enpermettant leur support anonymisé à  travers la toile. Le complotisme devient une occasion pour la population d’avoir l’impression d’être à l’initiative de certains raisonnements.

 

On peut distinguer 3 éléments :

1 ) La conspiration comme fait (complot, ou conspiration événementielle). Dans les analyses juridiques du droit canadien, le complot est reconnu comme crime non-parfait, procédé que peut employer un groupe, mais ces conspira tions existent de manière isolée. Ces conspirations attaquent les pouvoirs d’institutions officielles (comme la CIA, ou la commission trilatérale) ou cachées (franc-maçonnerie).

2) Le conspirationnisme (complotisme, vaste ou méga-complot, grande ou superconspiration). Le conspirationnisme ressemble à une vision politique autosuffisante selon laquelle l’ensemble des pouvoirs, des forces, sont le fruit de conspirations. Il semble avoir pour objectif, non de rétablir la justice, mais de dénoncer l’existence de groupes, agences ou intentions occultes. Le complotisme dénonce mais ne donne aucune méthode pour lutter contre le complot, il semblerait que sa révélation suffise à faire disparaître les rapports de forces.

3) La théorie, soupçon ou doute, de la conspiration (conspiration systémique) est une explication qui n’est pas nécessairement liée à une adhésion au conspirationnisme. On rattache des situations éparses à un complot à long terme, ayant un rapport avec un pouvoir particulier, dans l’objectif de dénoncer son infiltration, voire de le faire tomber (moins courant). Ces théories insistent plus sur l’aspect « caché » ou secret. Cette attribution est donnée parfois à un groupe, à un accord ou à une action particulière.

 

Cibles courantes. D’abord « Mage », Ventriloque ; puis Juif, Jésuite et Franc-Maçon. Plus moderne : Bolchévik et Nazi. Contemporaine : Bildeberg, Illuminati, Extraterrestre.

 

Types. Il semble que si la peur et la méfiance sont corrélées (sans forcément être cause) à tous les genres de conspirations, celles accusant les autorités (type « Système ») semblent plutôt marquées par l’ « irrationalité » (croyance dans certains phénomènes ésotériques), et celles mettant en scène des minorités (type « Minorités », par exemple juifs ou terroristes musulmans). Ce n’est pas un type de complot qui succède historiquement à l’autre, mais des types qui co-existent aujourd’hui.

 

On peut donc distinguer 3 types de complots : ceux anti-système, ceux marqués par l’irrationnel (souvent liés, il est vrai aux personnes qui croient aux précédents) et ceux type « Minorités ». Risques réels. Certaines cibles, ou croyances ont des conséquences sociales moindres que les autres. Accuser Dieu, ou les Extraterrestres entraine relativement peu de danger pour la population, par contre quand l’accusation porte sur des ensembles socialement reconnus (Juifs, Noirs, Femmes…) le danger est plus élevé. Quelque part, l’inexistence, le flou, ou la discrétion (Illuminati, Bildeberg, Francs-Maçons) qui entoure certains ensembles diminue les risques, sans les éliminer pour autant : le soupçon lié à une méconnaissance des enjeux politiques peut amener à soutenir des groupes dangereux, tout comme le soupçon lié à la méconnaissance a par le passé mené à brûler des prétendues « sorcières ».

 

La théorie de la conspiration est une des méthodes pour s'accaparer à peu de frais les convictions des masses. Le problème n’est pas tant la théorie du complot ellemême, mais le manque de moyens pour s’en défendre, la facilitation de l’aliénation, les encouragements politiques associés à certaines de ces idées.

 

Le conspirationnisme et la crise

 

 L’explication de la crise économique que nous traversons, comme une conspiration globale, est de plus en plus répandue. Pour une extrême droite américaine et européenne, historiquement antisémite, c’est l’occasion de redéployer un discours connu et ancien. À l’extrême gauche, l’évolution générale d’une critique sociale anticapitaliste vers une critique antilibérale offre un terrain propice au développement des thèses conspirationnistes. En plaçant la finance et les banques comme ennemies principales, et en abandonnant la critique de la propriété au profit d’une simple critique de la spéculation il est aisé de remettre au gout du jour les thèses conspirationnistes.

 

À l'extrême droite

 

 À l’extrême droite, si les théories développées ne sont pas toujours antisémites, elles utilisent le même récit. La critique d’une « élite apatride », « mondialisée » est utilisée pour séduire les couches populaires tout en réintroduisant la question du national dans le débat sur la crise. Les références sont parfois explicites comme en Grèce, où le mardi 23 octobre le député Ilias Kasidiaris, porte-parole du parti néo-nazi Aube Dorée, a lu à haute voix un extrait des Protocoles des Sages de Sion au parlement grec. En France sans parler d’antisémitisme, Marine Le Pen développe dans  un livre sorti en janvier 2012 une thèse sur l’existence d’un complot mondialiste » s’attaquant aux identités, aux cultures et aux nations et une crise économique qui serait la volonté d’une « oligarchie mondialisée ». Derrière une critique de façade de la crise économique, qui ne s’attaque jamais au capitalisme productif, ni a la propriété, c’est bien un discours nationaliste, xénophobe et partisan d’un État fort et autoritaire qui est diffusé.

 

La contamination de l’imagerie et du vocabulaire conspirationniste chez les anticapitalistes

 

 Loin de toucher uniquement l’extrême droite, le discours conspirationniste sur la crise contamine très souvent les discours antilibéraux de gauche et anticapitalistes. Si l’ambiguïté entre certains discours anticapitalistes sur la crise n’est pas souvent voulue, elle est pourtant bien réelle. Parfois par facilité, ou pour rendre l’exposé plus parlant, certains discours anticapitalistes se concentrent, non pas sur une critique du système capitaliste en tant que système politique et économique mais, sur quelques multinationales ou quelques familles de milliardaires. En récupérant un vocabulaire connoté comme celui d’ « hyperclasse » au lieu de bourgeoisie ou de classe dirigeante ou en concentrant uniquement la critique sur les banques avec le terme de « bankster » on abandonne une critique radicale de la propriété et d’un système politique mais on facilite aussi l’ambiguïté souhaitée par certains groupes d’extrême droite entre un discours anticapitaliste et un discours conspirationniste ou nationaliste. L’idée d’un complot, d’une conspiration,

 

repose souvent sur un présupposé, les auteur·e·s du complot, de la conspiration, auraient un contrôle total de la situation. Toutes les cartes seraient maitrisées. Certain·e·s conspirationnistes poussent cette logique jusqu’au bout et considèrent que dans la situation de crise économique les mouvements de contestation font, eux aussi, partie du complot et sont donc manipulés. Puisque le contrôle est total, la contestation est elle-même une manipulation, il n’y aurait donc aucun intérêt à participer à un mouvement contestataire comme pour Occupy Wall Street, présenté par certain·e·s conspirationnistes comme une manipulation de Georges Sorros. Dans cette situation les adeptes du conspirationnisme se limitent alors uniquement à exposer une soi-disant vérité cachée d’un complot mondial, sans proposer de perspectives, favorisant ainsi l’immobilisme face à une crise et à un danger bien réel.

 

Une des erreurs du conspirationnisme est de considérer les classes dirigeantes ou certaines parties d’entre elles comme infaillibles, et ainsi d’oublier que, comme tout groupe social, elles sont soumises à des contradictions internes. Pourtant nous arrivons très bien à concevoir ces contradictions au sein de notre propre groupe, et ce constat fait partie des bases de nos réflexions\ : pourquoi la conscience de classe est-elle aussi faible ? pourquoi certain·e·s ouvrier·e·s soutiennent des partis favorables au patronat ? etc. De même que nous souffrons de divisions internes, les classes dirigeantes n’en sont pas épargnées, et bien heureusement ! Le prétexte de la crise économique est aujourd’hui utilisé pour mettre en place une politique de casse sociale. Cela ne fait pour autant de la crise une conspiration. La crise est une faille du capitalisme que les capitalistes eux·elles-mêmes peuvent utiliser ou non en leur faveur, mais à laquelle nous devons réagir. Les dernières années et les dites prédictions des économistes nous ont bien montré que loin d'être infaillibles, la majorité des capitalistes se sont retrouvé·e·s face à une situation ou il·elle·s ne pouvaient qu'improviser. L'existence de ces failles nous montre que si le système capitaliste est un adversaire redoutable, il n'est pas infaillible, il ne contrôle pas tout et peut être dépassé.

 

Antonin, Florian, Xavier,

Groupe de Montpellier

 

Repris sur IAL (infos et analyses libertaires)

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28 février 2013 4 28 /02 /février /2013 10:41

Jeudi matin (14/02/2013), la police anti-émeute a débarqué dans le quartier de Kreuzberg à Berlin pour expulser une famille d’origine turque de leur appartement, dans lequel vivait les parents et leurs trois enfants depuis une vingtaine d’années.

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Des centaines de militant.e.s et habitant.e.s du quartier se sont rassemblé.e.s devant le logement et ont montré leur détermination aux huissiers qui se sont pointés à 6h00 du mat’. Les flics ont utilisé gaz lacrymo pour disperser les manifestant.e.s et des échauffourées se sont déroulées.

Une première tentative d’expulsion en octobre 2012 avait échoué grâce à la mobilisation du quartier. La justice a demandé l’expulsion suite aux loyers impayés. De plus en plus de locataires se retrouvent à la rue pour ne pas avoir payé le loyer dans les temps.

De nombreux groupes se mobilisent contre la multiplication de ces expulsions forcées, les pénuries de logement et la hausse des loyers. (Voir le blog ZwangsraeumungVerhindern)

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Dans la soirée de ce jeudi 14 février, des émeutes se sont déroulées dans le quartier de Kreuzberg, de Friedrichshain et de Mitte à Berlin: containers, poubelles et feux de signalisation ont été incendiés, des voitures de flics ont été vandalisées et des affrontements sporadiques ont eu lieu entre des groupes de jeunes cagoulés et la police.

Dans le secteur de Neuköln un cortège sauvage s’est formé et est rapidement passé à l’action en démolissant une banque et une voiture de police: bilan, une dizaine de keufs blessés et au moins 10 personnes arrêtées.

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Traduit de leur presse allemande (Süddeutsche.de & Bild.de), 14/02/2013 Source Chat noir émeutier

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26 février 2013 2 26 /02 /février /2013 11:45
grue.jpgLe fait divers du père monté sur une grue qui a eu tant de succès est un faux nez d'associations masculinistes du plus mauvais poil.D'ailleurs losqu'il est descendu de sa grue, il n'a pas manqué de descendre en flammes la "domination des bonnes femmes". Voici un article de Patric Jean qui démonte la stratégie de ces gens-là.
 Deux hommes séparés de leurs enfants par la justice ont défrayé la chronique en montant sur des grues à Nantes ces derniers jours et, pour l’un d’eux, en restant perché tout le week-end. Cette action coup-de-poing survient à quelques jours d'une manifestation nationale prévue mercredi par une association de pères pour « dénoncer les dérives du pouvoir judiciaire » en matière de justice familiale.
Pour les besoins d’un film documentaire (la Domination masculine), j’ai moi-même longuement enquêté sur ces associations d’hommes au Québec, où le mouvement « masculiniste » très organisé est l’inspirateur d’activistes européens. Afin de mieux les approcher, je me suis fait passer, pendant des mois, pour l’un d’entre eux. Ce qui se passe à Nantes est directement lié à ces mouvements, ainsi qu’à un récent projet de loi dont on a peu parlé.
Que sait-on des hommes qui ont escaladé les grues ? Le premier dit ne pas avoir revu son fils depuis deux ans et manifeste donc son « désespoir ». Mais on sait  qu’il a été condamné à un an de prison en septembre 2012, dont quatre mois ferme, pour avoir enlevé son fils. Des violences avaient été exercées à cette occasion. L'enfant avait été retrouvé en Ardèche, trois mois et demi plus tard. Cet homme s'est donc vu retirer son autorité parentale, ce qui est prévisible.
Un second père a alors escaladé une autre grue pour en redescendre quelques heures plus tard et déclarer à la presse que « malheureusement, la justice n’est pas impartiale, il suffit de prendre tous les chiffres sur les résidences et domiciliations des enfants, 80% des domiciliations sont remises aux mamans ».  Or cet homme est accusé par son ex-compagne de violences conjugales et de mauvais traitement sur ses enfants.
Ce lundi matin, on peut toujours voir le premier grimpeur avec sa grande banderole bien visible, trois téléphones portables à disposition pour répondre aux journalistes, faisant le V de la victoire aux caméras de télévision.
Cette situation rappelle étrangement des actions organisées par des groupes d’hommes anglais et québécois de « Fathers for justice », il y a quelques années. Si la ressemblance est frappante, elle n’a, en fait, rien d’étrange.
Lorsque j’ai infiltré ces mouvements à Montréal, j’ai pu entendre dans les moindres détails la stratégie que ces militants de la cause masculine désiraient mettre en place sur le plan international. Cette affaire des grues de Nantes en fait partie et n’est en rien un coup de folie d’un père isolé. C’est un long travail politique qui n’en est qu’à son début.
Mais tout d’abord, qu’est-ce que le masculinisme ? Il s’agit d’une mouvance également nommée « anti-féminisme », qui propose le rétablissement de valeurs patriarcales sans compromis: différenciation radicale des sexes et de la place de l’homme et de la femme à tous niveaux de la société, suprématie de l’homme sur la femme dans la famille, mais aussi la conduite de la cité, défense du couple hétérosexuel très durable comme seul modèle possible, éducation viriliste des garçons et donc refus de toute égalité des femmes et des hommes. Ils nient l’importance des phénomènes de la violence conjugale, de l’inceste et du viol, qui seraient des inventions des féministes, que certains d’entre eux nomment « fémi-nazis ».
Ils considèrent les avancées des luttes de femmes et des homosexuels en vue de l’égalité comme une destruction du modèle social sur laquelle il faut revenir. Le divorce étant beaucoup plus souvent demandé par les femmes, ils espèrent un durcissement des conditions de son obtention. Leur lutte est donc celle de la défense du pouvoir masculin ancestral à tous niveaux de la société.
C’est au nom de ces idées rétrogrades qu’un jeune homme a massacré quatorze étudiantes de l’école polytechnique de Montréal le 6 décembre 1989, estimant qu’elles prenaient la place des hommes. Le tueur est ensuite devenu le héros des masculinistes les plus « décomplexés ».
Les masculinistes ont donc partagé confidentiellement avec moi les différentes stratégies mises en place, notamment au Québec, pour faire valoir leurs idées. Mais analysant leur échec, ils m’ont aussi décrit les conseils qu’ils prodiguaient à leurs émules français, belges, suisses, espagnols… Leur stratégie consiste à fonder leur communication sur les pères à travers deux arguments.
Le premier revient à dénoncer, parfois de façon paranoïaque, la collusion entre magistrats, médias, politiques afin d’évincer les pères de la vie de leurs enfants. L’argument apporté par un des deux hommes de Nantes est, mot pour mot, une phrase ressassée par les Québécois depuis des années : « 80% des enfants sont confiés majoritairement aux mères par la justice ». Ils oublient de dire que dans 80% des cas, les pères souhaitent qu’il en soit ainsi. Un week-end sur deux et la moitié des vacances leur suffisent, et il n’y a donc aucun conflit sur ce point. Cela paraît normal dans une société où les femmes s’occupent encore à 80% des tâches parentales et domestiques. Les actions médiatiques entreprises habituellement par les masculinistes visent donc à attirer l’attention des médias sur des données chiffrées tendancieuses et que la presse vérifie rarement.
Le second argument est l’invention par un masculiniste défendant la pédophilie, Richard Gardner, du « Syndrome d’aliénation parentale » ou « SAP ». Outre l’aspect nauséabond de son inventeur, on ne peut que remarquer que de syndrome il n’y a guère, puisque aucune faculté de médecine ou de psychologie au monde, aucune institution n’a jamais reconnu ce concept comme valide.
Il s’agit de l’idée que lors d’un divorce, la femme (ou l’homme, mais les masculinistes s’en prennent évidemment aux femmes) aurait tendance à dénigrer l’image du père de ses enfants auprès de ceux-ci afin de les en écarter. Les pères seraient donc des centaines de milliers à être sortis de la vie de leurs enfants par la justice à cause de ce pseudo-syndrome.
Ce prétendu syndrome sert de paravent aux hommes accusés de violences conjugales ou d’agressions sexuelles sur leurs enfants. L’accusation des victimes devient une « allégation mensongère », preuve qu’elles veulent mettre en place un syndrome d’évincement des pères, pour lequel elles doivent être condamnées. Ce qui arrive de plus en plus souvent. Un blanc-seing pour homme violent ou violeur. Une arme de destruction massive pour son avocat.
Qu’il y ait des cas difficiles et malheureux ne peut être contesté. La séparation d’un couple avec enfant provoque souvent des déchirements. Mais imaginer qu’il y aurait une situation systémique d’évincement des pères par les mères dans la vie des enfants au point d’en observer un syndrome est une affabulation. Mais certains hommes, habitués à ce que l’on considère la violence conjugale comme une affaire privée et l’inceste comme un sujet à ne pas évoquer, ne décolèrent pas à l’idée qu’une femme puisse les dénoncer, voire porter plainte. Tout progrès en ce sens est vécu par eux comme une trahison.
J’ai moi-même suffisamment entendu ces hommes parler de la pédophilie pour témoigner du fait qu’elle est considérée par beaucoup de ceux-ci comme une pulsion masculine qu’il ne faut pas refréner. Un père incestueux incarcéré à la suite d'une condamnation à des années de prison est soutenu et considéré comme un héros de leur combat politique.
Les conseils donnés par les masculinistes à leurs amis européens sont donc suivis à la lettre cette semaine à Nantes. L’escalade des grues est une copie de celle des ponts de Montréal. Même V de la victoire. Même batterie de téléphones portables pour parler à la presse. Même manifestation pré-organisée dans la semaine pour attirer l’attention des médias. Et finalement, même volonté de changer les lois.
Car il s’agit bien de cela. Un projet de loi (n° 309) a été déposé 24 octobre 2012 pour rendre la résidence alternée obligatoire ce qui rendra plus difficile les demandes de séparation des femmes qui ont des enfants. Ce projet de loi propose six modifications du Code civil et du Code pénal et fait entrer dans la loi le Syndrome d'aliénation parentale.
Ils n’en sont pas à leur coup d’essai, puisque différentes propositions de lois ont été déposées, résultant d’un imposant lobbying des associations masculinistes en France. 
- le 18 mars 2009, la proposition de loi 1531 pour instaurer la résidence alternée comme solution préférentielle: Proposition de loi no 1531 
- le 3 juin 2009 la proposition de loi 1710 pour lutter contre toutes les manipulations d’enfants allant jusqu’au syndrome d’aliénation parentale (SAP) et les discrédits d’un parent par l’autre parent: Proposition de loi n° 1710 
- le 18 octobre 2011, avec la proposition de loi 3834 (amélioration des deux précédentes): Proposition de loi n° 3834 
- et donc, le 24 octobre 2012, la proposition de loi 309 pour rendre la résidence alternée obligatoire et la forcer au besoin au moyen du SAP: Proposition de loi n° 309
Il est peut-être important de rappeler que, dans nos pays, lors d’une séparation, les enfants n’ont été confiés aux mères que depuis un siècle. En effet, jusqu’au début du XXe siècle, le père avait tous les droits sur ses enfants et les confiait bien souvent à une de ses proches. En France, jusqu’à la loi de 1970, il n’était question que des pères. Cette loi instaura la notion d’autorité parentale conjointe et partagée. Les « parents », égaux en droits avant séparation, vont l'être aussi après le divorce et remplacer les « père » et « mère ». 
Mais, si 80% des couples séparés décident à l’amiable de la garde des enfants, souvent pris en charge la majorité du temps par les mères, on a enfin révélé qu’une femme sur cinq subit de la violence conjugale (Amnesty International), et qu’un enfant sur cinq est abusé sexuellement, majoritairement par des proches (Conseil de l’Europe).
Ainsi, les masculinistes niant ces violences et réclamant un retour vers une situation où l’homme était le pater familias développent une théorie que de nombreux députés et sénateurs (de droite surtout) ne renient pas en déposant ces propositions de lois.
Les échecs précédents n’empêcheront pas des élus d'en déposer de nouvelles lors de la prochaine discussion à l’Assemblée nationale sur la famille. On peut parier sans risque que les grimpeurs de Nantes et leurs amis feront à nouveau parler d’eux dans les mois à venir.
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25 février 2013 1 25 /02 /février /2013 11:24
alexandre-gabriac-fondateur-les-jeunesses-nationalistes-fai.jpgLyon semble encore et toujours être le terrain de jeu des bandes fascistes. Voici leurs dernières exactions. A quand un grand coup d'arrêt?

Mise à jour 15h30 : Les flics font le tour des bars de St Jean pour leur demander de fermer à 20h ce soir. Le GUD se vante d’avoir un de ses membre parmi les arrêtés, la préfecture parle également d’un militant identitaire en Garde à Vue.

Des incidents se sont produits hier soir dans le quartier de Saint-Jean (Lyon 5e ) à la veille du match opposant l’Olympique lyonnais aux Anglais de Tottenham. Plusieurs pubs accueillant des supporters anglais ont été la cible d’attaques d’une quarantaine de jeunes Français qualifiés de « skins », selon des passants.

« Je passais sur les quais hier vers 22 heures, témoigne Christophe, un Lyonnais, quand j’ai aperçu devant un pub anglais, un groupe partir en courant. Il y avait des policiers et des pompiers. » Quatre clients blessés.

Contacté, le patron du Wallace, un pub écossais, confirme avoir eu « des problèmes » hier soir : « On a accueilli toute la journée dans le calme, des supporters anglais. Soudain, des personnes ont balancé des cailloux et des tabourets contre nos vitres. Ils ont blessé des clients qui étaient dehors. Je suis très choqué, c’est la première fois que cela nous arrive. »

Le Smoking Dog, un pub anglais du Vieux-Lyon a été également victime des mêmes individus à la même heure. « Chez nous, ils ont cassé quatre portes et ont fait des dégâts. Ils sont revenus nous attaquer deux fois. » Le pub avait déjà été visé lors d’un précédent match de football.

« Ils ne cherchent que la bagarre et la provocation. Ils s’en sont pris hier à des gens qui étaient tranquilles, poursuit ce Lyonnais qui a souhaité témoigner sur ces agissements. Je n’ai pas vu de hooligans anglais, mais des personnes qui avaient l’air de touristes et qui ne comprenaient pas ce qui se passait. »

Quatre personnes blessées après avoir reçu des coups ont été secourues par les pompiers.

Source : le progrès

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l’entrée du Smoking dog

Selon Foot01.net, plusieurs des agresseurs ont été arrêté dans la soirée et il s’agit de nervis d’extrême-droite.

Trois des agresseurs, des Lyonnais, ont été interpellés et étaient en garde à vue jeudi, a-t-il ajouté. « L’un est connu comme un identitaire (mouvance de l’extrême droite), les deux autres comme des hooligans », supporters ultras de l’OL, a précisé le préfet.
Source : LeMonde

Lire aussi l’article de Rue89Lyon

A propos des rapports entre les fascistes de les supporters, (re)lire : Fafland ? Panorama de l’implantation de l’extrême-droite chez les supporters de l’OL

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